Cankuzo : L'enfer carcéral menace la santé des détenus
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Le cachot du commissariat de Cankuzo conçu pour accueillir un maximum de 15 personnes, abrite actuellement plus de 40 détenus, soit près du triple de sa capacité. Cette surpopulation alarmante s’explique principalement par les retards dans le transfert des prisonniers vers la prison centrale de Ruyigi, une situation qui met gravement en péril la santé et la dignité des détenus.
Les autorités judiciaires et policières sont accusées de ne pas respecter les délais légaux de détention préventive, fixés à 14 jours. Dans ce cachot, certains détenus y restent enfermés pendant six mois, huit mois, voire une année entière. Ces retards sont justifiés par un manque de moyens logistiques, notamment l’absence de carburant pour organiser les transferts.
Les conditions de détention dans ce cachot sont inhumaines. La santé des détenus se dégrade rapidement en raison de la promiscuité et du manque d’espace. Plusieurs prisonniers souffrent déjà de jambes gonflées, signe d’un état de santé alarmant. L’hygiène est également catastrophique : l’unique toilette disponible est saturée, et l’accès à l’eau potable est quasi inexistant, empêchant les détenus de se laver. Les odeurs nauséabondes et l’insalubrité générale aggravent encore davantage leur situation.
Des habitants de Cankuzo tirent la sonnette d’alarme et interpellent les autorités compétentes. Ils appellent surtout la ministre de la Justice à intervenir rapidement pour désengorger le cachot en transférant les détenus vers la prison centrale de Ruyigi ou en accélérant leurs jugements. Les habitants insistent ainsi sur la nécessité pour les responsables judiciaires et policiers de respecter les délais légaux afin d’éviter que ces situations ne se reproduisent.