Bras de fer au sommet : Le décret présidentiel de libération contesté
Le président de la République Évariste Ndayishimiye fait face à une opposition interne concernant sa décision de libérer plus de 5 000 détenus. Des figures influentes du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, entravent la mise en œuvre de cette mesure visant à désengorger les prisons du pays.
« Les généraux Prime Niyongabo, chef d'État-Major de l'armée burundaise, Ildephonse Habarurema, patron du Service National de Renseignement, ainsi que certains ténors du parti CNDD-FDD ne cessent d'ordonner, via des coups de fils téléphoniques avec usage de menaces verbales, la non-libération de certains détenus », révèle une source au sein de la commission chargée d'appliquer le décret présidentiel.
Cette résistance cible particulièrement « des militaires ainsi que des membres du parti MSD et CNL, tous emprisonnés illégalement jusqu'à l'heure actuelle », selon la source. Ces pressions compromettent l'indépendance de la commission et sont perçues comme un affront à l'autorité présidentielle.
Le décret, annoncé le 14 novembre, prévoyait la libération de 5 442 détenus dans le cadre d'une campagne de désengorgement des prisons. Cependant, l'ingérence de hauts responsables du CNDD-FDD menace de compromettre cette initiative.
Le conflit se déroule sous les yeux du Conseil de la magistrature, chargé de superviser le processus de libération.
...............
Photo : Une photo prise lors du lancement de la campagne de désengorgement des prisons à Muramvya