Sada Nahimana, la Burundaise qui brille sur la scène mondiale du tennis

Sada Nahimana, joueuse de tennis depuis l’âge de 8 ans, a atteint le sommet de sa carrière ce mois d’août en disputant l’US Open, l’un des quatre tournois du Grand Chelem (tournois majeurs du tennis mondial). La sportive indique que son objectif est d’aller le plus loin possible dans ce type de compétition pour faire honneur à son pays.
Née à Buyenzi, dans la ville de Bujumbura, le 21 avril 2001, Sada Nahimana commence à jouer au tennis à l’Entente Sportive de Bujumbura dès l’âge de huit ans. En 2013, à 12 ans, elle quitte le Burundi pour s’entraîner à l’ITF African Development Center à Casablanca, au Maroc, jusqu’en 2018.
En juillet 2019, Sada Nahimana occupe la 12e place mondiale chez les juniors. Cette année-là, elle remporte le titre de championne d’Afrique junior à Marrakech. Elle devient ainsi la première Burundaise à participer aux grands tournois internationaux juniors. En 2017, elle est qualifiée pour l’US Open, en 2018 elle participe aux Jeux Olympiques de la Jeunesse à Buenos Aires, et en 2019, elle atteint les quarts de finale en double à l’Open d’Australie et à Roland-Garros.
En 2020, Sada rejoint la Mouratoglou Tennis Academy en France. Depuis, cette joueuse, surnommée « Serena Williams de Bujumbura », multiplie les compétitions et accumule des points qui la qualifient pour les éliminatoires de l’US Open ce mois d’août. Elle est malheureusement éliminée au premier tour par la Française Manon Léonard.
Après la compétition, Sada Nahimana a livré ses impressions à la RPA. « J’ai été très contente de jouer jusqu’à ce niveau, mais le public m’a effrayée parce que je n’ai pas l’habitude de jouer devant un si grand nombre de supporters. Même si je n’ai pas gagné alors que c’était mon objectif, je suis fière d’être une Africaine originaire du Burundi qui a atteint ce niveau de compétition. C’était un plaisir de représenter l’Afrique et mon pays. Je travaille dur pour relever mon niveau et gagner plus de points », a-t-elle déclaré.
La plupart des Burundais qui suivent le tennis considèrent Sada comme une joueuse exceptionnelle. Pour cette jeune fille de Buyenzi, l’objectif est également d’être un modèle pour la jeunesse burundaise. « En tant que professionnelle, ça me fait mal que la plupart des Burundais ne parviennent pas à suivre mes matchs parce que mes compétitions se déroulent en Asie, en Europe et en Amérique, peu de fois en Afrique. Chaque fois je joue avec l’objectif de bien représenter mon pays. Je travaille sans relâche pour être un modèle pour les jeunes Burundais, surtout les filles, pour qu’elles commencent à aimer ce sport dès le bas âge. Si je vivais au Burundi, il me serait facile de partager mon expérience avec les autres, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui », explique-t-elle.
Sada Nahimana encourage les Burundais à continuer de soutenir les sportifs qui vivent à l’étranger. Elle insiste sur l’importance de faire connaître le pays et souligne que « beaucoup de personnes qu’elle rencontre ne savent pas situer le Burundi » et le confondent parfois avec le Rwanda. Selon elle, « ceux qui vivent hors du pays ont le devoir de promouvoir son image et de contribuer à mieux le faire connaître à l’international ».