Willy Nyamitwe, Conseiller principal en communication de la Présidence a échappé à une tentative d’assassinat ce lundi soir à son domicile. Le flou plane sur l'identité des auteurs de cette attaque. Le gouvernement du Burundi accuse Pacifique Nininahazwe, Président du Focode, comme planificateur de cette attaque. Pierre Nkurikiye, porte-parole de la police burundaise, accuse plutôt le Rwanda d'être derrière cette attaque.

 

Dans cette attaque, un des gardes du corps de Willy Nyamitwe a été tué sur le champ. Il s’agit d’un policier nommé ‘Gasongo’. Le conseiller du Président Nkurunziza a été blessé au bras, mais sans danger selon Willy Nyamitwe qui a twitté mardi matin annonçant qu’il se rétablissait. 

 

Juste après cette attaque, des sources à Kajaga nous révèlent qu'un groupe de policiers et de jeunes du parti au pouvoir "Imbonerakure" qui étaient à bord d'un véhicule du Ministre de la sécurité publique, le Général Alain Guillaume Bunyoni, a été arrêté non loin du bar black and white. Ces mêmes sources pensent qu’ils étaient soupçonnés d'être les auteurs de l’attaque qui venait d’avoir lieu.

 

Le véhicule en question et ses passagers ont vite été relâchés après l'arrivée sur place et l'intervention d'un officier de police, et ceci après qu'un des jeunes du parti au pouvoir arrêté ait appelé au secours le Ministre de la sécurité publique Alain Guillaume Bunyoni, poursuivent ces mêmes sources.

 

Tôt ce mardi matin, le Caporal-chef Félix Nizigama a été arrêté par la police burundaise. Ce militaire en activité est l’un des voisins de Willy Nyamitwe au quartier Kajaga.

 

Dans un point de presse animé par Pierre Nkurikiye, porte-parole de la police, il a expliqué que les auteurs de cette attaque sont au service du Rwanda. « Avec les enquêtes, on a déjà appréhendé un militaire. Il avait déjà échappé à deux attentats. Il y a un militaire qui avait été appréhendé, le Caporal Nduwimana Jean-Claude, avec un pistolet. Il avait dit qu'il avait la mission d'assassiner le Conseiller. La mission était commandée de Kigali, il y avait même un militaire Rwandais qui était dedans mais aussi des burundais qui sont basés à Kigali », a déclaré Pierre Nkurikiye.

 

Serait-ce une simple erreur ou un plan prémédité ? Quelques heures après la sortie médiatique du porte-parole de la police, le gouvernement du Burundi, via son porte-parole, donne une version contraire à celle de la police. Philippe Nzobonariba accuse Pacifique Nininahazwe, président du Focode, d'être auteur de cette attaque. Philippe Nzobonariba fonde ses accusations sur le tweet d'une information en rapport avec les propos tenus par Révérien Ndikuriyo, Président du Sénat burundais en octobre 2015 et repris par le journal " L'humanité " que Pacifique Nininahazwe a retweeté en citant la phrase reprise dans le journal.

 

Dans ce communiqué, Pacifique Nininahazwe est aussi accusé par le pouvoir de Bujumbura d'être derrière « toutes les attaques perpétrées sur les différents responsables du gouvernement du Burundi ».

 

Pacifique Nininahazwe n'a pas tardé à réagir à propos de ces accusations à travers son compte twitter. Le président du FOCODE a rappelé que l'information a été écrite par le journal " L'humanité ". Cet activiste de la société civile burundaise se réjouit néanmoins de la confirmation du porte-parole du gouvernement de la gravité des propos tenus par le Présient du Sénat Révérien Ndikuriyo en octobre 2015. Pacifique Nininahazwe juge « inacceptable » l'attaque contre Willy Nyamitwe et demande des enquêtes indépendantes.