Les discours de haine à caractère divisionniste continuent  à être propagés par les dirigeants du CNDD-FDD malgré le changement des leaders de ce parti. Après les déclarations faites par Daniel Gélase Ndabirabe alors porte-parole de ce parti, les discours du Secrétaire Général de ce Parti, Evariste Ndayishimiye sont également taxés de destructifs, dénonce le Forum pour le Renforcement de la Société Civile (FORSC) dans une déclaration sortie ce mercredi 16 novembre.

 

La déclaration du FORSC de ce mercredi accentue sur le communiqué du 16 Août 2016. Par cette déclaration, le président du CNDD-FDD, alors Pascal Nyabenda, « dénie clairement le génocide des tutsis au Rwanda en 1994 ». Au cours de ce mois d’août, il y a eu changement de leaders du parti présidentiel, constate le FORSC. « Les nouveaux organes de ce parti appelaient aux manifestations, trainant des milliers de personnes dans la rue avec des pancartes aux inscriptions porteuses de messages de haine, mais aussi par des discours fréquemment prononcés à l’occasion dédits rassemblements », note l’organisation de la société civile. 

 

L’exemple donné par le FORSC est celui du 8 Septembre 2016 dans la Province Makamba « lors du soi-disant Flambeau de la paix ». Un véhicule de la commune Makamba équipé de hauts parleurs a fait le tour des quartiers en diffusant des chants anti-Paul Kagame, Président rwandais. « En date du 15 Octobre 2016, dans la même Province Makamba,  Evariste Ndayishimiye a appelé des milliers de manifestants à soutenir et encourager le gouvernement du Burundi concernant la décision de retrait de la Cour Pénale Internationale (CPI) », souligne aussi le FORSC. 

 

S’adressant à cette même population, le nouveau secrétaire général du CNDD-FDD a accusé l’ONU de « commanditer les crimes en cours au Burundi » et a pointé du doigt l’Union Européenne l’accusant de « créer des divisions entre les burundais tout en cherchant à déstabiliser le pays comme ce fut le cas en Lybie et en Somalie », rapporte le FORSC. 

 

La situation s’est  aggravée, comme le FORSC l’indique, en date du 21 Septembre 2016 lors d’une manifestation en solo d’un certain Jean Luc Ndikumwenayo, un Imbonerakure qui se réclame de l’ethnie tutsie, devant les bureaux des Nations Unies « pour nier un génocide des tutssi par le pouvoir de Bujumbura ».  Cela s’est transformé en « mouvement de chasse » de l’Office du Haut-Commissariat de l’ONU aux Droits de l’Homme et de la CPI.

 

Dans sa déclaration, le FORSC recommande à la population « de ne pas succomber aux discours de haine ou enseignements divisionnistes » et de rester solidaire et unie. L’organisation recommande enfin à la communauté Est-Africaine de condamner l’utilisation des discours de haine par les dirigeants burundais. 

 

« La CPI doit engager une enquête judiciaire afin de poursuivre les auteurs de différents actes de crimes relevant de sa juridiction, à savoir les discours de haines et incitation à la violence », conclut le Forum pour le Renforcement de la Société civile.