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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Assassinats ciblés au Burundi : Il ne s'agit que de règlements de comptes!

juin 01, 2016 0 2477
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Les déclarations du Ministre de la sécurité publique sur les causes des assassinats ciblés au Burundi se contredisent d’un communiqué à l’autre. Des analystes de la crise actuelle estiment qu’en réalité ces propos visent à protéger les personnes qui procèdent à ces assassinats ciblés. L’autre objectif étant de tenter de brouiller la communauté internationale sur les cas d’insécurité dans le pays.
 
Dans une déclaration du 18 février 2016, le Ministre de la sécurité publique expliquait que les responsables de l’insécurité au Burundi sont des jeunes hommes qui ont reçu des formations au Rwanda « comme ils l’ont eux-mêmes avoués ». Selon le Commissaire Alain Guillaume Bunyoni, l’objectif était de discréditer le gouvernement du Burundi en voulant lui mettre sur le dos les assassinats en cours.
 
« Ces assassinats sont commis par des gens qui se font passer pour des agents des forces de l’ordre. Ils mettent des tenues de police ou des treillis militaires à l’insu des forces de l’ordre et enlèvent des gens. Les témoins déroutés ont tendance à déclarer que des policiers ont arrêté telle ou telle personne », a déclaré le Ministre Bunyoni au mois de février. 
 
Un mois après cette première déclaration, le Ministre de la sécurité publique a annoncé  la presse en date du 13 avril 2016 que tous les auteurs des assassinats et de l’insécurité dans le pays avaient été appréhendés ou tués : « depuis janvier 2016, près de 150 auteurs d’assassinats ont été appréhendés grâce à la collaboration des forces de l’ordre, de l’administration et de la population. Nous avons aussi 35 de ces gens qui se sont rendus aux forces de l’ordre » avait déclaré Alain Guillaume Bunyoni. 
 
Malgré ces annonces, les assassinats, les disparitions forcées ou encore les cas de torture n’ont jamais cessé au Burundi.
 
Les organisations de défense des droits de l’homme décrient régulièrement les pratiques de répression des agents des services de sécurité du gouvernement à l’endroit de populations civiles et même des policiers et des militaires. 
 
Une troisième déclaration du Ministre Bunyoni vient d’être rendue publique ce lundi 30 mai 2016. Dans celle-ci, Alain Guillaume Bunyoni parle cette fois de « règlements de comptes entre particuliers » pour explique les assassinats ciblés en cours dans le pays qui « n’ont rien à voir avec les motivations politiques que les mauvaises langues prétendent leur attribuer » écrit le Ministre de la sécurité publique. Bien plus, Alain Guillaume Bunyoni va jusqu’à indexer notre confrère journaliste Esdras Ndikumana qu’il accuse d’attribuer chaque acte criminel « à qui il veut pour justifier son penchant, ses intérêts et convictions politiques », poursuit la déclaration. 
 
Toutefois, les analystes de la crise actuelle au Burundi s’étonnent d’un tel langage contradictoire du ministre Bunyoni.
 
A titre d’exemple, l’association des droits de l’homme APRODH a déjà répertorié 223 cas d’assassinats ciblés entre janvier et avril 2016, en plus d’un nombre imprécis de victimes de disparitions forcées. « Les propos du Ministre ne peuvent en aucun cas expliquer que toutes ces personnes ont été victimes de règlements de comptes personnels » déclarent l’un de ces analystes. 
 
Les mêmes sources ajoutent que l’objectif du Ministre de la sécurité publique est de se protéger ainsi que les vrais auteurs de ces assassinats pour éviter des poursuites ultérieures.
 
Aucun motif ne devrait justifier ces assassinats, poursuivent nos sources en précisant que le parquet démontre son inféodation à l’exécutif en refusant d’ouvrir des dossiers d’enquête sur tous les cas d’assassinats liés à la crise. 
 
Toutefois, nos sources concluent en rappelant que « l’impunité n’est pas éternelle » et que des dirigeants auteurs de tels crimes sont toujours rattrapés par la justice.
 

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