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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Burambi et Mugamba : la terreur règne dans ces deux communes du sud du Burundi

mai 26, 2016 0 2916
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La peur s’installe peu à peu parmi les habitants de la commune de Burambi en province Bururi. Plusieurs assassinats ciblés et des arrestations abusives s’observent depuis quelques semaines dans cette partie du sud du Burundi. Une situation de peur aggravée par des informations faisant état de distribution d’armes aux jeunes ‘Imbonerakure’ du parti CNDD-FDD. 
 
Depuis un peu plus d’une semaine, des informations font état de distribution d’armes à l’endroit des jeunes Imbonerakure affiliés au parti au pouvoir dans la commune Burambi, province Rumonge. Ces armes sont essentiellement composées de machettes et de fusils.
 
Selon des sources à Burambi, des réunions se tiennent régulièrement pour identifier les jeunes du CNDD-FDD qui recevront ces armes. C’est l’administrateur de la commune Burambi Adélaïde Nduwimana et son mari Freddy Ntezayimana, directeur d’un collège, qui dirigent ces réunions où les « bénéficiaires » de ces armes sont également présents.
 
Nos sources indiquent que la dernière réunion s’est tenue dans un des locaux de la commune Burambi le 23 mai 2013 : « la réunion a débuté à 13h30 sous la direction de l’administrateur communal. Il y avait aussi Isaac Ndikuriyo ainsi que Gervais », nous révèle une source sous couvert d’anonymat. 
 
D’après nos sources à Burambi, l’ancien administrateur de la commune Burambi, Elie Niyokindi, était aussi convié à la réunion. « Son rôle est d’apprendre aux jeunes la manière dont seront utilisés ces armes » ajoutent nos sources. Pour le moment, les enseignements ont déjà eu lieu pour les jeunes Imbonerakure des collines Musave et Kizingwe. 
 
L’ensemble des armes a été réceptionné par Siméon Mbonwanayo, responsable du parti CNDD-FDD au niveau de la commune Burambi, qui sera également chargé de les distribuer. Ces armes sont ensuite transportées à l’aide de l’ambulance de l’hôpital de Rumonge. Nos sources révèlent aussi que le plan vise l’élimination systématique des opposants au 3ème mandat du Président Pierre Nkurunziza. « Nous avons peur car ils ont déjà distribué des machettes. Ils disent que les machettes seront utilisées la nuit, et ainsi éviter d’utiliser les armes à feu qui risqueraient d’alerter les gens. Ils nous ont dit aussi que les armes serviront dans la journée » ajoute une de nos sources à Burambi.  
 
Les habitants de Burambi sont rongés par la peur et demandent une protection. Selon eux, ils n’ont pas confiance en les responsables administratifs de Burambi qui s’attèlent plutôt à installer l’insécurité : « nous n’avons aucune confiance parce que ces réunions visant à distribuer des armes sont dirigées par l’administrateur. Nous alertons tout un chacun pour que notre commune soit sauvée » ajoute notre source.  
 
 
A Mugamba, les arrestations de ne comptent plus
 
 
Dans la commune Mugamba de la province Bururi située également au sud du Burundi, une chasse est en cours depuis plusieurs semaines pour arrêter toute personne qui aurait participé aux manifestations contre le 3ème mandat du Président Pierre Nkurunziza en 2015. 
 
Des agents du Service National des Renseignements (SNR) ont quasiment élu domiciles à Mugamba où ils mènent des arrestations quotidiennes. Les personnes les plus ciblées lors de ces arrestations sont des jeunes hommes à majorité d’ethnie tutsie, des militaires issus des anciennes Forces Armées Burundaises (ex-FAB) avant leur fusion avec les groupes rebelles ainsi que des leaders locaux des partis d’opposition. 
 
Avec cette chasse incessante des jeunes de Mugamba, les activités scolaires sont sans cesse perturbées. Cela s’est remarqué à de nombreuses reprises au lycée communal de Mugamba où un jeune élève du lycée s’active à faire arrêter ses camarades de classe. Ernest Nkunzimana, membre de la jeunesse Imbonerakure du CNDD-FDD, est pointé du doigt par d’autres élèves du lycée pour collaborer avec des agents du SNR dans les arrestations en cours. 
 
Ayant abandonné les cours depuis plus d’un mois, l’élève Ernest Nkunzimana a reçu la promesse d’être rémunéré à hauteur de 5 millions de francs en échange de noms de ses camarades à arrêter pour avoir manifestés en 2015. Ainsi, six élèves et un enseignant du lycée de Mugamba ont déjà été arrêtés sur dénonciation de ce jeune Imbonerakure. Depuis que les agents du SNR les ont arrêtés, les familles n’ont aucune nouvelle de ces personnes. 
 
D’après des sources à Mugamba, d’autres arrestations ont eu lieu dans la commune Mugamba lors de rafles ces dernières semaines. La majorité de ces personnes sont relâchées en échange d’un pot-de-vin versé aux policiers. Les mêmes sources révèlent que cet argent servirait à payer en retour les jeunes Imbonerakure qui s’activent à dénoncer des habitants.
 
Nos sources ajoutent que certains policiers sont également impliqués dans la répression des habitants de Mugamba. Ils citent ainsi un certain Major François ainsi que Jean-Luc Bujebuke surnommé « Sénégalais », un sous-officier de la police.
 
Les habitants de Mugamba vivent dans la peur quotidienne de nouvelles arrestations. Ils dénoncent le gouverneur de Bururi qui ne fait rien et ne sait jamais rendu à Mugamba pour tenter de pacifier : « nous craignons que ce qui se passe ne soit un génocide car les personnes arrêtées sont d’une même ethnie : des tutsis » dénonce un habitant de Mugamba qui craint que la même autorité provinciale soit complice dans la répression en cours. 

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