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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Butare ou la vie difficile des réfugiés burundais des « villes »

février 10, 2016 0 2614
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Les réfugiés burundais se trouvant dans la ville de Butare au Rwanda mènent une vie difficile. Le principal problème est la prise en charge médicale. Ces burundais se plaignent des lenteurs dans cette prise en charge médicale, ce qui peut aggraver les maladies. Ils appellent le Haut-commissariat pour les réfugiés de leur venir en aide.
 
La prise en charge médicale des burundais réfugiés à Butare au sud du Rwanda est assurée par le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR). Tout malade ayant un statut de réfugié se dirige vers un centre de santé de Butare désigné à cet effet par l’organisation onusienne. Ce centre de santé qui collabore avec le HCR peut décider du transfert d’un malade vers un hôpital lorsque celui-ci est dans un état grave, comme l’explique des réfugiés. « Mes pieds ont enflé parce que je ne suis pas habituée à vivre dans un milieu froid. Le centre de santé ne pouvant pas m’aider, ils m’ont transféré à l’hôpital » témoigne une réfugiée burundaise.   
 
Mais, il arrive que les malades ne reçoivent pas les soins appropriés dans l’immédiat. C’est le cas d’une autre réfugiée burundaise de Butare qui totalise 6 mois sans recevoir de soins pour un problème au niveau de la colonne vertébrale : « Je suis restée au centre de santé, pour que le HCR m’aide à me faire soigner. J’ai pris un rendez-vous depuis le mois d’août, mais en vain. On m’a programmée au mois de janvier, mais ça n’a pas abouti. J’attends une autre programmation pour la semaine prochaine » nous indique-t-elle. Lorsqu’elle interroge les raisons de ces retards dans la prise en charge des soins, on lui répond que le médecin n’est pas disponible, « ce que je n’arrive pas à comprendre ! Mais c’est peut-être parce que j’ai besoin d’un neurochirurgien » s’interroge la patiente qui souffre également de diabète.
 
Un autre burundais du nom de Christian Nkengurutse, lui aussi réfugié à Butare, demande au HCR de les aider un peu mieux, car selon lui, l’une des raisons qui les empêche de se rendre dans les camps de réfugiés comme d’autres compatriotes, ce sont certaines maladies. Christian Nkengurutse a quitté précipitamment le Burundi depuis le mois d’avril 2015, au tout début de la crise. « On sait que la première priorité pour le HCR ce sont les réfugiés se trouvant dans les camps. Ils pensent que les réfugiés habitant les villes sont capables de se prendre en charge.  Mais ils oublient qu’en vivant dans les camps on peut mourir rapidement notamment pour les gens qui ont des maladies chroniques et incurables comme le diabète, l’hypertension, l’hypotension ou même l’obésité comme c’est mon cas. Ça devient carrément difficile de vivre dans les camps » se plaint Christian.
 
 
« Il arrive qu’on dorme le ventre vide » 
 
 
A part ce problème des soins que soulèvent ces réfugiés burundais qui sont à Butare au Rwanda, ils demandent aussi au Haut commissariat pour les réfugiés de les aider en nourriture pour compléter le peu de ration obtenue, car il leur arrive de passer la nuit le ventre vide faute de moyens. 
 
« On ne prend pas le repas qui ressemble à celui de notre pays d'origine, mais peu importe on mange tel qu’il est » explique une réfugiée. C'est difficile de s'habituer au nouveau repas, selon cette réfugiée burundaise de Butare. Elle, son enfant et un autre colocataire dépensent 5.000 francs rwandais par jour pour la seule nourriture, une somme qui équivaut à 14.000 francs burundais. Le HCR ne prend pas en charge la nourriture des réfugiés qui ne vivent pas dans les camps nous explique cette réfugiée de Butare : « On achète une banane à 2.500 francs rwandais, c'est trop cher !  J'achète le riz auquel je ne suis pas habitué, pourtant je ne peux pas manger n'importe quel riz car je souffre de l'estomac. Et si je prends la viande, 1 kilogramme s'achète à 2.400 francs rwandais qui équivaut à 7.000 francs burundais ». 
 
Cette autre réfugiée burundaise de la même ville de Butare souffre du diabète et vit chez des parentés car elle n'a pas de moyens financiers : « Je ne travaille pas, je suis dans l'incapacité de louer une maison et suis obligée de vivre chez les autres. Je suis diabétique, cela entraîne des dépenses supplémentaires ».
 
Quand les moyens financiers viennent à manquer, il arrive que les réfugiés burundais « de la ville » se couchent sans rien manger. C’est ce qu’explique Christian Nkengurutse : « on n'est pas chez soi, on a pris refuge, on n'a pas de moyens financiers. C'est très difficile de trouver même du pain, dès fois on dort sans manger. On a des diplômes, mais trouver du travail, c'est pas facile. Le peu d'argent que j'avais épargné s’épuise » se plaint-il.
 
Le peu d'argent qu’avaient économisé ces réfugiés burundais vivant dans la ville de Butare s’épuise. Ils exhortent le Haut-Commissariat pour les réfugiés de leur venir en aide en leur apportant de la nourriture. Les réfugiés de Butare expliquent aussi que la scolarité de leurs enfants est un autre problème majeur. L'effectif des réfugiés burundais résidant à Butare au Rwanda est autour de 3200.

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