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“La voix des sans voix”

Bujumbura bloque les visas aux experts en droits de l’homme de l’ONU

janvier 28, 2016 0 2409
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Des experts en droits de l’homme envoyés par l’ONU devaient entamer des enquêtes au Burundi à partir du 25 janvier 2016 sur les allégations de graves violations des droits de l’homme. Mais le gouvernement n’a pas encore donné suite à leurs demandes de visas. L’Office du Haut-Commissariat aux droits de l’homme déplore ce retard et demande au gouvernement de débloquer la situation. 
 
Selon la porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, l’équipe des experts envoyés au Burundi répond à la demande d’une résolution adoptée par le Conseil des droits de l’homme pour enquêter sur les violations des droits de l’homme au Burundi ainsi que formuler des recommandations sur les mesures à prendre et dialoguer avec les autorités burundaises et toutes les parties prenantes à la crise en cours. 
 
Cécile Pouilly précise que le Haut-Commissaire aux droits de l’homme a ainsi « rapidement mis en place une équipe » et ce au regard de la « détérioration » de la situation mais aussi « pour rendre compte au Conseil dès le mois de mars ». Malgré la demande faite aux autorités burundaises pour que cette équipe d’experts soit à Bujumbura dès lundi 25 janvier 2016, le HCDH déplore que le gouvernement soit resté silencieux à leur demande : « nous n’avons pas reçu de réponse à notre demande et n’avons donc pas encore reçu les visas nécessaires pour que l’équipe puisse se rendre sur place » déclare Cécile Pouilly.  
 
La porte-parole de l’Office aux droits de l’homme de l’ONU juge la situation au Burundi de « compliquée et difficile » mais rappelle qu’un rapport oral doit être fourni par les experts désignés pour enquêter dès le mois de mars ainsi qu’un rapport écrit pour le mois de septembre. « Nous espérons que les autorités burundaises vont accéder à nos demandes et que les experts pourront se rendre rapidement sur place » poursuit Cécile Pouilly. Ces experts de l’ONU sont au nombre de trois : le Sud-africain Christof Heyns, Rapporteur spécial de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires ; l’Algérienne Maya Sahli Fadel, membre de la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples et Rapporteuse spéciale de cette Commission sur les réfugiés, demandeurs d’asile, personnes déplacées internes et migrants ainsi que le Colombien Pablo de Greiff, Rapporteur spécial de l’ONU sur la promotion de la vérité, de la justice, de la réparation et des garanties de non-répétition. « Cette équipe sera renforcée par 5 membres du Haut-Commissariat pour que le travail soit accompli dans les meilleures conditions possibles », ajoute la porte-parole du HCDH.
 
 
 
L’existence de charniers confirmée par l’ONU sera l’une des priorités des experts
 
 
 
Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme a demandé l’ouverture d’une enquête sur les événements qui se sont produits à Bujumbura les 11 et 12 décembre 2015, y compris sur les allégations d’existence de charniers à Bujumbura. Selon Cécile Pouilly, le HCDH a recueilli des informations sur l’existence d’au moins neuf (9) charniers dans Bujumbura et ses environs.
 
Après cette découverte macabre, l’Office des droits de l’homme a lancé « un travail d’images satellites pour éclaircir ces allégations très graves d’existence de charniers ». Cécile Pouilly indique que ces images permettent de voir s’il y a eu « des mouvements » ou de la terre qui a été « déplacée sur de larges étendues à certains endroits ». La porte-parole du HCDH ajoute que des spécialistes de ce genre d’images satellites se penchent là-dessus pour corroborer les premières indications sur l’existence de 9 charniers ou plus : « on parle maintenant d’au moins dix charniers » révèle-t-elle. 
 
L’Office des droits de l’homme craint-elle uns dissimulation des preuves ? A cette question, la porte-parole précise avoir appris l’ouverture d’une enquête du parquet général au Burundi sur décision du Ministre de la Justice quant à l’existence de ces charniers. Mais Cécile Pouilly ajoute prudemment : « nous sommes en dialogue avec les autorités pour leur demander à la fois de poursuivre leur enquête et de nous faire part des résultats, mais aussi pour s’assurer que les sites soient protégés pour comprendre exactement ce qui s’est passé, identifier les victimes et aider à identifier les responsables de ces crimes très graves. Il faut que les sites soient protégés et que les preuves ne soient pas détruites ». Elle conclut en indiquant qu’une fois les victimes découvertes, un travail approfondi d’experts devra être mené « pour trouver des preuves devant aider à traduire plus tard les auteurs de ces exactions en justice ». 
 
Pour le moment, le Gouvernement Nkurunziza n’a pas répondu à l’appel du HCDH concernant la demande de visas de ses experts. 
 
Dans une déclaration faite le 15 janvier 2016 à Genève, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme Zeid Ra’ad Al Hussein avait également évoqué que son organisation a documenté « au moins 13 cas de violences sexuelles contre des femmes » et qui ont débuté lors des opérations de recherche et d’arrestation ayant eu lieu après les événements des 11 et 12 décembre « dans les quartiers perçus comme soutenant l’opposition ». 
 
L’ONU indique qu’au moins 439 personnes ont été tuées depuis le 26 avril, mais le nombre des victimes serait largement plus élevé car nombreuses d’entre elles sont portées disparues et leurs corps n’ont jamais été retrouvés à ce jour. La crise qui a débuté avec la volonté du Président Pierre Nkurunziza a également fait plus de 250.000 réfugiés. 
 
   

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