Welcome to RPA   Click to listen highlighted text! Welcome to RPA Powered By GSpeech

Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Fortes tensions dans les camps militaires suite aux attaques de vendredi

décembre 14, 2015 0 3364
Rate this item
(0 votes)

De fortes tensions s’observent dans les camps militaires de la ville de Bujumbura. Une situation consécutive aux attaques menées dans certains camps très tôt vendredi matin. Des sources indiquent que plusieurs militaires auraient été tués lors de ces attaques. Entretemps, des arrestations continuent à être menées dans certains quartiers.

Les principales opérations de ce dimanche ont été menées dans les quartiers 4 et 6 de la zone Ngagara en commune Ntahangwa. Des policiers de l’API, la police chargée de la protection des Institutions ainsi que des militaires du Bataillon Génie de combat basé à Muzinda commandé par le Major Darius Ikurakure. Selon plusieurs sources dans les quartiers, c’est le Capitaine Jules Bimazubute surnommé Kibimba de ce Bataillon qui commandait les militaires venus opérer dans les quartiers 4 et 6 de Ngagara ce dimanche après-midi. Plusieurs personnes essentiellement des jeunes ont été arrêtés et détenus dans un des bars du quartier 4 avant que certains d’entre eux ne soient relâchés, tandis que d’autres ont été emmenés par la police et les militaires dans un lieu encore inconnu.

 

Ces opérations d’arrestations massives ne rassurent pas les habitants des différents quartiers de la ville  Bujumbura suite aux tueries qualifiées de massacres de près de 200 personnes survenues vendredi. Des massacres imputés aux forces de la police et aux militaires en représailles aux attaques de 4 camps militaires très tôt dans la journée de vendredi.

 

Cela a également fait apparaître un climat de forte tension entre les militaires de différents de la capitale, comme nous le rapportent des sources militaires. Ces tensions persistent entre les militaires issus des anciennes Forces Armées Burundaises (FAB) ainsi que les militaires issus de l’ancienne rébellion du CNDD-FDD. Les mêmes sources nous indiquent que des militaires auraient demandé à leurs supérieurs de ne pas tenir compte de la provenance de l’un ou l’autre soldat. « Nos supérieurs doivent considérer les militaires au même pied d’égalité pour le bien du pays. Sinon, c’est sans issue » témoigne un militaire sous couvert d’anonymat.

 

 

Des militaires arrêtés après les attaques de vendredi

 

 

Après les attaques des camps militaires ce vendredi, plusieurs militaire de l’ancienne Base des Forces Armées aujourd’hui Brigade logistique sont sous interrogatoire. Des sources militaires proches de ces camps évoquent 30 militaires qui sont sous arrêts dont des militaires qui logent à la Base mais qui sont affectés à l’Etat-major de l’armée. Selon les mêmes sources, d’autres militaires de la Base ont été affectés dans différentes régions militaires de l’intérieur du pays pour être remplacés.

 

Une autre attaque vendredi a visé l’Institut Supérieur des Cadres Militaires (ISCAM). Les informations recueillies font état de 4 militaires de l’ISCAM arrêtés par la police militaire. Au sein même de l'ISCAM, un sous-lieutenant du nom d’Hermès Nduwingoma a été blessé lors de l’attaque de l’institut et par après évacué à l’hôpital militaire. Des sources révèlent que le sous-lieutenant Nduwigoma fait partie des victimes exécutées dans la zone Nyakabiga vendredi et qu’il avait été exfiltré de l’hôpital militaire par des policiers.

 

Au camp de Ngagara également attaqué vendredi, les militaires étaient aux abois dans la nuit de samedi à dimanche suite à certaines informations d’une autre attaque probable qui serait menée cette fois par des jeunes affiliés au parti au pouvoir CNDD-FDD en complicité avec des militaires issus de l’ancienne rébellion du même nom.

 

 

Le Gouvernement en difficultés pour expliquer le nombre des victimes

 

 

Selon nos sources, le Gouvernement Nkurunziza serait en difficultés car ne pouvant pas expliquer rationnellement le nombre beaucoup trop élevé des victimes des opérations de la police et des militaires de vendredi dans les zones Nyakabiga, Jabe, Musaga et à Rukina dans la commune Mukike. Tous ces quartiers et localités ne renferment pas de camps militaires attaqués, ce qui n’explique pas les victimes dénombrés. Les habitants de Nyakabiga sont d’autant plus inquiets que le premier vice-Président de la République Gaston Sindimwo a fait évacuer ses proches vivants à Nyakabiga la veille des attaques des camps militaires et des opérations de représailles.

 

Aussi, la version de l’armée donnée par le porte-parole le Colonel Gaspard Baratuza ne corrobore pas avec les opérations qui s’apparentent à des exécutions sommaires ou massacres selon plusieurs sources des quartiers victimes. Il a évoqué dans la journée de vendredi 12 assaillants tués et une vingtaine de capturés avant de changer de version en moins de 24 heures pour donner un bilan de 79 assaillants tués lors des attaques des camps et 45 faits prisonniers. Ce bilan donné en deuxième temps par le porte-parole de l’armée serait par ailleurs inférieur au nombre de victimes qui s’élèverait à près de 200 selon plusieurs sources concordantes. Car les mêmes sources indiquent que le pouvoir a tenté d’effacer certaines traces de ces exécutions en ordonnant aux responsables administratifs d’enterrer discrètement certaines des victimes. Pour expliquer la centaine de victimes à Nyakabiga, le Gouvernement serait sur le point de déclarer qu’il s’agit des « assaillants » qui ont attaqué le camp militaire de Ngagara avant de se replier à Nyakabiga. Cette version sera toutefois difficile à expliquer vu que les axes menant de Ngagara à Nyakabiga sont sous contrôle permanent de la police et de l’armée depuis le début de la crise.

 

Les attaques de ce vendredi matin n’ont pas encore été revendiquées et leurs auteurs restent inconnus pour le moment. Lors de ces attaques, les groupes armés auraient dérobé plusieurs armes des magasins de certains camps.

 

 

Leave a comment

Make sure you enter all the required information, indicated by an asterisk (*). HTML code is not allowed.

Faire un don

Nos journaux parlés

Qui est en ligne?

Nous avons 232 invités et aucun membre en ligne

Click to listen highlighted text! Powered By GSpeech