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“La voix des sans voix”

Bujumbura: Des massacres préparés bien avant l’attaque des camps militaires

décembre 13, 2015 0 6932
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Plus de 200 personnes auraient péri dans des massacres orchestrés par le pouvoir de Bujumbura via ses organes de sécurité. Selon certains rescapés de ces massacres à Bujumbura, le plan était conçu bien avant les attaques simultanées des camps militaires survenus à l’aube de ce vendredi 11 décembre 2015.

Tout a commencé avec les attaques simultanées vers 4 heures du matin ce vendredi 11 décembre 2015 de quatre camps militaires de la capitale Bujumbura. Les camps visés étaient le camp Ngagara situé au quartier 1 de cette zone, le camp Base où sont stockés un important magasin d’armement, le camp Mujejuru situé à Jenda dans la province Bujumbura ainsi que l’Institut Supérieur des Cadres Militaires (ISCAM) situé à Musaga. Tirs à l’arme automatique ainsi qu’explosions de grenades ont réveillé les habitants de la capitale jusqu’à l’aube, nous rapportent plusieurs sources avoisinant les camps militaires en question.

 

Jusque-là, l’armée a confirmé ces attaques. Selon le porte-parole de l’armée le Colonel Gaspard Baratuza, « 12 assaillants ont été tués, 4 militaires blessés et 21 assaillants prisonniers » au terme de ces attaques où l’armée dit avoir répliqué.

 

 

Que s’est-il passé après l’attaque de ces camps ?

 

 

Les informations recueillies par la RPA font état de près de 200 personnes tuées dans la ville de Bujumbura en moins de 24 heures après les attaques simultanées des camps militaires. Les victimes étaient pour la plupart dans leurs ménages. Lorsque les policiers trouvaient un enclos ou une parcelle fermée, la portière ou le portail de celle-ci était démolie par ces mêmes hommes en uniforme nous rapportent plusieurs témoins. Les quartiers particulièrement visés par ces policiers étaient ceux marqués par les manifestations contre le troisième mandat du Président Nkurunziza.

 

Les mêmes sources nous indiquent que les policiers particulièrement de l’API, la police chargée de la protection des Institutions et de la Brigade Spéciale anti-émeute BAE dirigée par le Commissaire Uwamahoro utilisaient des mots « effrayants » à connotations parfois ethniques. Cela a été le cas à Nyakabiga, une zone située non loin du centre-ville et où il n’y avait aucun camp militaire attaqué : « des policiers de l’API ainsi que des militaires de la garde présidentielle sont entrés dans le quartier et ont commencé à massacrer les gens dans leurs ménages. C’était incompréhensible puisque il n’y a pas de camp militaire attaqué à Nyakabiga comme l’a dit le porte-parole de l’armée ». 

 

Pour ces mêmes habitants encore sous le choc des événements, « il s’agit d’un plan minutieusement préparé ». Nos sources donnent pour exemple le Premier vice-président de la République Gaston Sindimwo qui aurait « évacué ses proches vivant à Nyakabiga la veille de ces massacres » : « il est impossible de nous expliquer comment Sindimwo a envoyé un véhicule pour évacuer ses proches sans qu’il avertisse ses voisins de longue date. Cela nous fait croire que c’est un plan préparé depuis longtemps ». 

 

Les mêmes sources dans les différents quartiers visés expliquent que les hommes et les jeunes hommes étaient particulièrement visés par ces policiers et militaires chargés de la protection des Institutions. D’après les informations recueillies par la RPA, les victimes de ces exécutions sommaires à Musaga au sud de la capitale s’élèveraient à une centaine, à Nyakabiga près de 50 personnes tuées, à Jabe non loin de Nyakabiga il y aurait 30 personnes tuées ainsi que 7 personnes exécutées dans la province Bujumbura après qu’elles aient été arrêtées par les forces de l’ordre. Cette dernière catégorie de victimes « ferait partie du commando qui aurait attaqué le camp militaire de Mujejuru à Jenda ».

 

Des sources à Jenda indiquent que le Major Nzigamasabo, Commandant du 121ème camp des parachutistes, est celui qui avait opéré les arrestations des présumés auteurs de l’attaque du camp Mujejuru. Mais les mêmes sources précisent que le Major Gahomera qui commande le 221èmecamp commando aurait exfiltré ces personnes de leur cachot à Jenda au matin de ce vendredi 11 décembre, avant qu’elles ne soient retrouvées mortes à Rukina dans la commune Mukike de la province Bujumbura.

 

 

L’administration se charge de l’enterrement en catimini des victimes

 

 

Différentes sources rapportées par les médias locaux et surtout internationaux font état de 87 personnes tuées par les forces de l’ordre dans la journée de ce vendredi 11 décembre. Ce chiffre des victimes est loin de la réalité selon des sources concordantes contactées par la RPA. « ici au cimetière de Mpanda, j’ai vu 3 véhicules de l’administration communale de la Mairie. Les corps étaient entassés à l’arrière sans même de couverture. Ils avaient creusé trois tombes et ils ont entassé trois corps dans chaque tombe. C’est un certain Kazungu qui menait les opérations » nous rapporte un témoin de la scène qui vit près du cimetière de Mpimba. « C’est ce qui expliquerait le nombre 87 civils tués relevés par plusieurs témoins puisque certains des corps avaient déjà été évacués par l’administration à l’insu des familles » selon d’autres sources.

 

Officiellement, le porte-parole de l’armée faisait ce vendredi un bilan de 12 assaillants tués parmi les commandos qui ont attaqué les camps militaires ainsi que 21 personnes arrêtées ; avant que le Colonel Baratuza ne revoit son bilan à la hausse à quelques heures d’intervalle pour évoquer 79 assaillants tués et 45 autres arrêtés par les forces de l’ordre ainsi que 4 policiers et 4 militaires tuées lors de ces attaques.

 

La peur qui règne au sein des habitants de la ville de Bujumbura s’est amplifiée avec les événements de ce weekend qualifiés de « massacres préparés par le pouvoir et mis en exécution par certains policiers ». Le nombre de victimes amputées aux agents des forces de sécurité de l’Etat ne cesse de s’agrandir. Ces mêmes habitants qui pour la plupart ne sont pas sortis de tout le weekend de leurs domiciles s’interrogent sur l’inertie de la communauté internationale face à ces tueries organisées notamment contre toute personnes accusée ou soupçonnée de s’opposer au troisième mandat du Président Nkurunziza. 

 

 

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