Lui et toute sa délégation ont été accueillis par le Ministre de l’Intérieur Edouard Nduwimana et par le gouverneur de Kirundo ce mardi matin à la frontière de Gasenyi-Nemba qui sépare le Burundi et le Rwanda au Nord. Son cortège était fortement sécurité par l’armée burundaise épaulée par la garde  présidentielle ougandaise qui est arrivée par centaine d’hommes à Bujumbura depuis ce dimanche avec des véhicules blindés.

A Bujumbura où le président Yoweri MUSEVENI est arrivé avec 6 heures de retard au programme, le nouveau médiateur de la crise au Burundi doit a d’abord rencontré son homologue burundais pour discuter des recommandations du dernier Sommet des Chefs d’Etat de l’EAC sur le Burundi.

Les partenaires politiques intransigeants.

La société civile exige que la candidature pour un 3^ème mandat de NKURUNZIZA soit mis dans l’agenda des discussions ainsi que des conditions de sécurité assurées pour leurs représentants à ces discussions. Fréderic BAMVUGINYUMVIRA, vice-président du parti FRODEBU précise : « nous allons dire au nouveau facilitateur de conseiller son homologue burundais de se récuser lui-même car son mandat est inconstitutionnel ». Le parti au pouvoir CNDD-FDD et le Gouvernement restent pour leur part campés sur leur position : « le mandat de Nkurunzira n’est pas négociable » a laissé entendre le Ministre de l’Intérieur Edouard NDUWIMANA, membre influent du CNDD-FDD et représentant du Gouvernement dans ces discussions inter-burundais.

Les habitants de Bujumbura pessimistes.

Les habitants de Bujumbura sont sceptiques suite à la venue de Museveni pour régler la crise burundaise. JM de Mutakura dit : « je ne vois pas ce que MUSEVENI va conseiller à notre Président. Lui-même vient de passer 30 ans au pouvoir. Son opposition est terrorisée en permanence». Une autre dame plus ou moins instruite  ajoute : « la facilitation de Museveni vient tardivement, je lui demanderai de plaider pour le Burundi au niveau mondial car les présidents de l’EAC  sont les mêmes qui s’accrochent au pouvoir ». Un autre interlocuteur interrogé déclaré : « Museveni vient de nous faire accepter le troisième mandat de Nkurunziza. Moi je le combattrai jusqu’à ma mort » avant de se frayer un chemin au parking de bus en plein centre ville de Bujumbura.