La SOBUGEA et Air Burundi, que le gouvernement burundais veut fusionner, n’ont pas la même santé financière. « La première est en très bonne santé, tandis que la seconde est sous perfusion », estiment plusieurs experts.
La fusion de ces deux sociétés a été confiée à une commission dite « multisectorielle » composée de 13 membres. Cependant, le personnel de la SOBUGEA a été surpris de constater qu’aucun de ses employés n’a été convié dans la commission.
L’avocat-conseil qui a analysé le projet de fusion sur demande du syndicat du personnel de la SOBUGEA estime que « tout projet qui pourrait toucher cette société sans consultation ni verbale, ni écrite préalable des dirigeants ou du personnel est de nature à spolier clandestinement les intérêts de la SOBUGEA ».
L’Avocat rappelle que la SOBUGEA est une « société mixte de droit privé » dont l’autorité de tutelle est l’Assemblée Générale des actionnaires ; alors qu’Air Burundi est une société « entièrement publique ». Conséquemment, le gouvernement burundais devrait prendre à sa charge la responsabilité administrative qui résultera des actes de ses agents à l’encontre des actionnaires potentiels et du personnel de la SOBUGEA protégés par la loi régissant les sociétés privés à participation publique ; ainsi que les dispositions pertinentes du code du travail burundais.
Maître Rémy Kururu, qui a analysé le projet, précise que « la fusion dans de telles conditions présente des inconvénients et des risques liés à la faillite, au licenciement du personnel, à la grève, au contentieux judiciaire et autres ».
Il ajoute que « la faillite de la société fusionnée sera prématurée et inévitable, ce qui occasionnera la perte de l’impôt que l’Etat burundais perçoit régulièrement de la SOBUGEA ».
Maître Kururu conseille au gouvernement burundais de « redresser » la société Air Burundi « sans la fusionner avec la SOBUGEA », afin de sauvegarder les prestations et services aéroportuaires d’assistance des avions au sol par des privés.