Trois sites de distribution de vivres sont normalement envisagés dans le camp de Nduta. Au site numéro 2 situé dans la zone 5 tout près du marché principal et du grand terrain de football, la distribution se déroulait au ralenti. Frustrés, les réfugiés se sont alors révoltés en créant du désordre généralisé et la police a lancé des grenades à gaz lacrymogène pour rétablir l’ordre.

« Les gens étaient en pleurs car la quantité de nourriture leur servie était inférieure à celle prévue, et ce malgré l’utilisation des balances. Quand ils se sont plaints aux responsables de cette distribution, ces derniers leur ont dit de se contenter de ce qu’ils leur avaient donné. Et comme certains n’ont pas supporté de se faire voler leur nourriture sans broncher, ils ont manifesté leur colère en lançant des pierres. La police est intervenue et a essayé, tant bien que mal, de calmer la foule mais en vain. Il a alors fallu recourir aux gaz lacrymogènes.» Témoigne un des réfugiés.

A part le fait que ces réfugiés s’indignent des magouilles de ces agents distributeurs, ils s’insurgent également contre la nouvelle méthode de distribution leur imposée qu’ils jugent douteuse.

« Jusqu’à 15 heures, seules 100 personnes sur plus de 15.000 avaient été servies. On a alors décidé qu’il fallait revenir à l’ancienne méthode, c’est-à-dire la distribution par groupe. »Ajoute notre source.

D’habitude, la distribution se faisait par groupe. Les représentants des familles ou des groupes percevaient les vivres de tous leurs membres et procédaient eux-mêmes au partage équitable. Raison pour laquelle les réfugiés se sont opposés à cette nouvelle stratégie de peser la ration d’une seule personne, un travail qui, selon eux, pourrait prendre plus d’un mois vu le grand nombre de réfugiés que compte ce camp.

Pour rappel, ces échauffourées ont fait quelques blessées, tandis qu’un certain nombre de réfugiés a été arrêtés et emprisonnés à tort.