Vers 8 heures du matin, une voiture aux vitres teintées et sans plaque d'immatriculation coupe le passage à Léopold Habarugira et sa femme lors de leur jogging quotidien. Ca se passe en face de l’institut médical de Bujumbura et non loin du petit marché de Mutanga Nord communément appelé kukasoko.
"Arrivés tout près de l’institut se trouvant non loin de l’université lumière, une voiture s’est arrêtée juste devant nous. Trois hommes en tenue civile suivi d’un autre en tenue policière et armés y sont sortis. Ils lui ont alors soulevé par force et l’ont brutalement poussé à l’intérieur de la voiture. Entre temps, j’ai entendu l’un d’entre eux crier <<tirez sur lui, tirez sur lui>>, relate l'epouse de Léopold Habarugira.
Sous le regard des passants, ils continuaient à le faire entrer de force et personne n’osait intervenir.
"J’ai essayé d’alerter le plus de monde possible mais je suis sans nouvelle jusqu’ à maintenant", ajoute Mme Habarugira.
Ce n’est pas la 1ère fois que Léopold Habarugira se retrouve face à face avec les ravisseurs voulant lui faire du mal. Sa femme rappelle ce qui s’est passé le 1er avril 2016 quand il a échappé de justesse à une tentative d’assassinat.
"Je sortais de ma prière au foyer de la Charité. Je suis passée par Buyenzi le prendre. Je lui ai alors cédé la place au volant. Une fois devant chez nous, en attendant qu’on nous ouvre le portail, une moto s’est arrêtée à notre niveau. Un homme est descendu et a pointu son arme sur la tête de mon mari. Il a tiré plusieurs fois, nous avons paniqué mais Dieu merci la balle n’a pas pu sortir. Là aussi, nous avions essayé d’alerter les passants mais personne n’a osé nous aider", témoigne-t-elle encore.
Sa famille demande alors qu’il soit relâché sans aucune condition
L'UPD demande la libération inconditionnelle de Léopold Habarugira
Le Parti UPD Zigamibanga déplore le comportement du gouvernement de Bujumbura de traquer ses opposants. Ce parti demande à son tour, la libération de Léopold Habarugira car selon le secrétaire exécutif du parti, il n'est victime que de son appartenance au parti UPD Zigamibanga.
"Nous demandons la libération sans condition de Léopold Habarugira car il n'a commis aucune infraction’’, réagit Déo Nshimirimana , secrétaire exécutif de l’UPD Zigamibanga.
Ce parti craint l’execution de Léopold Habarugira comme ça a été déjà le cas de plusieurs de leurs militants.
"Ce n'est pas la première victime membre de notre parti. En 2015, le 28 Avril, zedi Feruzi président du parti UPD a été lâchementment executé, quelques jours après, le porte parole de ce parti a subi le même sort. Je citerai également le vieux Bikora, samson de Makamba et le président du parti UPD en commune Buhinyuza à Muyinga qui ont été sauvagement tués.’’ conclut Déo Nshimirimana, secrétaire exécutif de l'UPD
Toutefois; Déo Nshimirimana reste confident, tôt ou tard les responsables en paieront devant une justice.