Au début du mois de Juillet 2017, 8 personnes ont été tuées et 66 autres ont été blessées au nord du pays. Ils ont péri dans une attaque à la grenade perpétrée par des gens non encore identifiés dans la nuit du 9 juillet 2017. Cette attaque a eu lieu sur la colline Shinya, zone Ngoro, commune Gatara de la province Kayanya. Les victimes étaient dans un bistrot situé sur cette colline.
Deux jours plus tard, dans la capitale Bujumbura, 4 policiers ont été blessés par une grenade lancée par des personnes non identifiées qui étaient à bord d'un véhicule de type camionnette. Ils étaient tous au poste de police à Bwiza la nuit du 11 Juillet 2017.
Dans la même zone Bwiza, une autre grenade a été lancée dans un bistrot situé sur la 7ème avenue faisant un bilan de 10 personnes blessées. C'était en date du 16 juillet 2017. Pierre Nkurikiye le porte-parole de la police burundaise a affirmé que le véhicule utilisé dans cette attaque a été saisi.
Les attaques à la grenade se sont intensifiées au cours du mois d’Août 2017. Jusqu’au 15 Août 2017, la RPA a pu recenser au moins 4 personnes tuées à la grenade à MUYINGA, BUBANZA et en Mairie de Bujumbura.
A Muyinga, deux enfants d'un certain Asman Nsabimana ont succombé suite à une grenade lancée par des inconnus dans la zone Munagano, commune et province Muyinga la nuit du 6 Août 2017. Cinq personnes ont été arrêtées pour des raisons d'enquête. A Bujumbura, dans la zone Buyenzi, une personne a été victime d'une grenade lancée dans la nuit du 9 Août dans un bistrot situé à la 7ème Avenue. Les auteurs de ce crime restent jusque-là inconnus.
A l’ouest du pays, dans la province de Bubanza, un homme âgé de 40 ans a été tué par deux grenades lancées à travers la fenêtre de sa chambre. La victime répondait au nom de Fabien Kayobera. Cette attaque a eu lieu la nuit du 13 Août 2017, sur la colline Rugeyo en commune Musigati de la province Bubanza. 9 personnes ont été arrêtées par la police pour enquêtes.
« Ils sont victimes des armes distribuées par le CNDD-FDD aux IMBONERAKURE..»
« Ces grenades lancées en peu partout dans le pays font parties des armes distribuées aux jeunes Imbonerakure affiliés au parti CNDD-FDD », fait remarquer Gratien RUKINDIKIZA. Selon cet ancien officier de l’armée burundaise, ces grenades sont lancées par les Imbonerakure dans le but de déstabiliser le pays et boycotter les négociations.
« On voit bien qu’on lance ces grenades même à l’intérieur du pays et même dans les fiefs du CNDD-FDD. Donc cela veut dire qu’elles sont lancées par des Imbonerakure parce qu’il n’y a pas l’arrestation de ces gens. Donc pour moi, au sein du pouvoir il y a deux groupes qui s’affrontent. Un groupe qui veut bien aller aux négociations et un autre qui s’y oppose et qui veut maintenir la terreur dans le pays. Il y a ces grenades pour montrer que la ligne dure peut imposer au pays s’ils voulaient aller aux négociations », explique Gratien RUKINDIKIZA.
Ce haut gradé de l’ancienne armée communément appelée ex Fab, il s’agit d’une lutte interne qui commence à faire des dégâts. Selon lui, les membres de l’opposition sont victimes des règlements de compte entre les membres du CNDD-FDD et les Imbonerakure.
Gratien RUKINDIKIZA tient à préciser que les grenades utilisées viennent du stock de l’armée, de la police du Service National des renseignements. « On sait bien que les Imbonerakure ont plus de 2 grenades aussi bien que des pistolets et des fusils de type Kalachnikov. Ces sont ces grenades qui se retournent finalement contre la population y compris les militants proches du parti CNDD-FDD. Le pays peut s’enfoncer dans les violences», ajoute Gratien RUKINDIKIZA.
Pour tous ces cas recensés par la RPA, la police a annoncé des enquêtes qui n’ont pas encore aboutit. Les familles des victimes disent attendre le résultat mais sans assurance.