A dix heures, heure de Dar Es-Salaam, une bagarre a commencé dans la zone 5 du camp de Nduta. Vers midi, précise notre source, la situation a dégénérée. Elle s'étend dans la zone 7 puis dans la zone 12. Les réfugiés ont barré toutes les voies faisant ainsi un bloc aux policiers.
Au cours de cet évènement, les panneaux indicateurs ont été incendiés. Des détonations des gaz lacrymogènes et de coups de feu se sont entendus. Selon les témoins sur place, les réfugiés se sont dispersés.
Plusieurs blessés ont été enregistrés selon les témoignages. « Plusieurs personnes ont été blessés, soit par des gaz lacrymogènes ou par balles. Personnellement, j'ai vu une personne qui s'est cassée la jambe par une grenade à gaz lacrymogène », raconte notre source.
Le bilan de ces affrontements entre la police Tanzanienne et les réfugiés burundais reste inconnu. « C'était vraiment affreux. On tirait à balles réelles. Surement qu'il y'en a eu des morts », poursuit notre source.
Après le drame, neuf blessés ont été évacués. Parmi eux, une femme blessée par l'explosion d'un lacrymogène. Huit autres blessés ont été conduits à l'Institut de Santé de Nduta. Les informations en provenance de Nduta font également état d’un avortement et deux maisons endommagées.
A l'origine de cette tension, précise notre source, des réfugiés réclamant des vivres devant les responsables d'approvisionnement. La tension a monté quand certains d’entre eux se sont évanouis à cause d’un long moment d’attente devant la cantine. «Les réfugies en colère criaient en disant : Donnez-nous à manger! La police a dû user de force pour les faire disperser», renchérit notre source.
Les réfugiés du camp de Nduta disent qu'il y'a des irrégularités constatées dans la distribution des vivres, une accusation rejetée par les responsables de ce camp qualifiant les dires des réfugiés de malhonnêteté.