Les obsèques de l'Adjudant Eddy Claude Nyongera ont eu lieu ce vendredi 23 septembre 2016. Seule la famille et les proches du sous-officier assassiné dans les enceintes du service national des renseignements étaient présents. L'armée nationale qu’il a pourtant servi durant vingt ans n'a pas contribué pour l’enterrement du militaire, ni envoyé de représentant aux cérémonies. 

 

Son épouse et ses deux enfants étaient accompagnés par sa famille et les proches. « Ses enfants gardent seulement le souvenir d'un père qui va au service pour rentrer le soir ; mais ils l'ont revu défiguré et méconnaissable », a confié un proche.

 

Leur mère en détresse à la moindre question de ses enfants à propos de leur père qu'ils étaient en train d'accompagner dans sa dernière demeure, ne trouvait pas de réponse, ajoutent des personnes présentes à la cérémonie.

 

Selon les témoignages des personnes présentes sur le lieu, le fils aîné de Feu Adjudant Eddy Claude Nyongera, en regardant le corps de son père dans le cercueil a déclaré ces mots : « Papa est parti au travail et n'est pas revenu, nous avons appris qu'il est mort. Ce cercueil que je vois est plein de morceaux de viande. Je n’ai pas l'esprit de vengeance mais je lutterai pour que justice soit faite ».

 

Les pleurs et gémissements venaient de toutes parts parmi les personnes présentes aux funérailles. Après une messe de requiem à la Cathédrale Regina Mundi, son inhumation a eu lieu au cimetière de Mpanda dans la province Bubanza.

 

L'armée pour laquelle Feu Adjudant Eddy Claude Nyongera prestait depuis près de vingt ans n'avait pas pris part à ces cérémonies. Pourtant, il a été arrêté le 14 septembre 2016 à l'Etat-major général de l'armée où il travaillait, puis conduit manu militari au Service national des Renseignements où il est mort assassiné après une longue séance de torture selon plusieurs sources policières. 

 

Outre que l'armée est restée silencieuse à propos de la mort dans des circonstances exceptionnelles de l’un de ses sous-officiers, même les hommages réservés aux militaires décédés n’ont pas été rendus à l’Adjudant Eddy Claude Nyongera.