« On n’a pas encore entendu des coups de feu, mais on les a déjà remarqués. A Mwaba, ils sont nombreux. Ils sont passés par la rivière », raconte un habitant de Kiliba en république Démocratique du Congo. Une partie de la population a déjà fui leurs ménages comme l’indique un défenseur des droits humains : « C’est par frayeur que les habitants s’en aillent. Ils savent qu’ils ont été envahis par des étrangers. »
Les premiers à en subir les conséquences sont ceux qui vivaient de la rivière Rusizi. Actuellement, ils observent de loin les parages de la rivière : « On ne peut s’approcher des champs irrigués par la Rusizi. Si on t’y surprend, tu es confondu avec les combattants recherchés. Ils disent pourchasser les rebelles du FNL, et ces derniers ne portent pas d’uniforme, ils sont toujours en tenue civile. C’est donc facile de les assimiler aux habitants de Kiliba. Vous comprendrez que quiconque s’approche de la rivière met sa vie en danger. Beaucoup n’y vont plus pour leur sécurité », précise un habitant.
Les congolais de Kiliba-Ondes ont un mauvais souvenir de la présence de militaires burundais dans la région. En 2013, ils ont causé le malheureux de nombreuses familles résidentes à Kiliba : « Lors de leur dernière intrusion, ils violaient les filles et les femmes, volaient et kidnappaient les gens. Récemment, des jeunes se sont rendus près de la rivière, aujourd’hui on n’a plus de leurs nouvelles. L’administration ne peut non plus nous en dire plus, » révèle un autre habitant.
Malgré les affirmations des habitants de Kiliba, ainsi que celles des défenseurs des droits humains, l’armée burundaise et de la RDC déclarent ne pas être au courant de cette intrusion.