Selon des témoins, Claver Ntunga dit ‘’Kanuma’’ était assis avec deux autres personnes à la 2^ème avenue de la zone Musaga dans l’après-midi de lundi. Un groupe de policiers et de jeunes ‘’Imbonerakure‘’ du parti au pouvoir CNDD-FDD sont alors arrivés en courant vers eux. Les mêmes sources nous indiquent que les policiers ont tiré sur les trois personnes et Claver Ntunga surnommé ‘’Kanuma’’ a succombé sur place.

« C’était aux environs de 15h30. Un groupe de cinq policiers et de jeunes du parti au pouvoir sont arrivés à la 2^ème avenue et les ont arrêtés chez Hazigamayo. Ils ont volé de l’argent et des téléphones. Deux motos sont arrivées aussitôt conduites par deux policiers en tenue civile. Ils avaient des pistolets et sont allés en courant avec les autres policiers et les jeunes du parti au pouvoir vers la 2^ème avenue où étaient assis trois personnes dont Claver Ntunga surnommé Kanuma. Ils ont eu peur et ont essayé de fuir. Nous avons entendu des coups de feu : c’était les policiers qui tiraient sur les trois personnes et Kanuma a succombé sur place », explique notre témoin.

La police indique qu’elle a abattu un membre d’un groupe de criminels au cours d’un échange de tirs avec des policiers. « Les forces de l’ordre ont reçu une information faisant état de la présence d’un groupe de trois criminels qui étaient à la 2^ème avenue dans un endroit dit Ku Rugombo et qui s’apprêtaient à voler les passants de cette route, comme ils le faisaient souvent. A l’arrivée des forces de l’ordre, il y a eu échange de tirs entre les policiers et ce groupe de criminels et un criminel est mort sur le champ, les deux autres ont pu s’enfuir. Je tiens à signaler que la victime était en possession d’une grenade et d’un pistolet » a déclaré Moise Nkurunziza, porte-parole adjoint de la police.

Les habitants de la Zone Musaga rejettent en bloc cette version de la police et précisent que s’ils avaient des armes, les soi-disant criminels auraient pu se défendre : « ces déclarations sont sans fondement. S’ils avaient des armes sur eux, la police aurait dû les montrer », s’indigne un habitant de Musaga.

La population de la Zone Musaga, victime régulière de cette criminalité policière, demande l’arrêt immédiat de ces répressions. La semaine dernière, un autre habitant nommé Emmanuel Nahimana avait aussi été abattu par la police. Il était incarcéré au cachot de la zone Musaga et a été exfiltré la nuit avant d’être exécuté dans un simulacre d’attaque. La police avait prétexté l’avoir sorti de prison pour indiquer aux forces de l’ordre une cache d’armes.