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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Le Colonel Buzubona abattu à Kinama : la liste des officiers assassinés s'allonge

avril 22, 2016 3410
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Un officier supérieur de l’armée et un motard qui le déplaçait ont été tués dans la nuit de ce Mercredi 20 Avril en Zone Kinama par des hommes armés. La population de cette zone a passé la nuit de ce mercredi à jeudi dans une peur panique suite aux tirs et grenades qui ont été entendus dans le secteur, craignant d’éventuelles représailles le lendemain. 
 
Les victimes sont le Colonel Emmanuel Buzubona et un motard prénommé Pie, qui conduisait l’officier sur moto, en direction de la Zone Kinama où habitait le Colonel Buzubona. Selon un témoin, l’officier est tombé dans une embuscade au moment où il rentrait chez lui : « le Colonel habitait en Zone Kinama, Quartier Bukirasazi à la 5ème avenue. Il était 20 heures passés de quelques minutes quand il est tombé dans une embuscade d’hommes armés. Ils l’ont tué ainsi que le motard qui le déplaçait. Après le coup, des tirs à l’arme automatique ont été entendu », explique notre témoin.
 
Les habitants de Kinama ont aussitôt pris peur et personne n’est sorti pour s’enquérir de la situation. Ils s’attendaient plutôt à fuir le lendemain de l’attaque, de peur d’éventuelles représailles : « on est resté chez nous de peur de ces tirs. Certains d’entre nous avaient même planifiés de fuir la Zone très tôt le matin. C’est au lendemain de cette attaque que l’on a constaté qu’il y’a eu l’assassinat de cet officier et d’un motard » fait savoir notre source.
 
Les habitants de cette zone Kinama pointent du doigt les jeunes du parti au pouvoir appelés « Imbonerakure » de faire des rondes nocturnes en possession d’armes qu’ils ont déjà utilisées pour tuer. Ces habitants soupçonnent que le Colonel Emmanuel Buzubona ait été victime de ses critiques vis-à-vis de pouvoir du président Nkurunziza. D’après des sources, cet officier issu de la rébellion ne s’entendait plus avec ses camarades fidèles au Président Nkurunziza quant à la gestion actuelle du pays : « maintenant, le pouvoir élimine les civils et les militaires qui s’opposent à sa politique. On dirait qu’il a la pouvoir de faire n’importe quoi », dénonce notre source.
 
La police nationale burundaise confirme l’assassinat du Colonel Emmanuel Buzubona et de Pie, le motard. Le porte-parole adjoint de la Police, Moise Nkurunziza, dit que les enquêtes ont commencé mais semble ne pas être optimiste quant à l’issue de ces enquêtes : « ils sont tombés dans une embuscade, il est difficile alors de connaître les auteurs de cet assassinat. Comme ils ont pris le large, ceux qui auraient pu les identifier ont été tués. Ceux qui sont chargés de mener les enquêtes feront tout leur possible pour identifier les auteurs de ces tueries afin qu’ils soient arrêtés », indique le porte-parole de la PNB.
 
La population de la Zone Kinama s’étonne cependant qu’il n’y ait pas eu de recherches pour tenter de retrouver les auteurs de l’attaque le lendemain « c’est très étonnant ! Aujourd’hui, tuer les gens dont de hauts officiers de l’armée, on dirait que c’est normal. Quand une personne est tuée à tel endroit, il y a généralement une présence policière massive le lendemain ; mais cela n’a pas été la cas dans notre Zone Kinama », conclut notre source. 
 
Les assassinats du Colonel Emmanuel Buzubona et du motard Pie sont consécutives à celui de la jeune fille du nom de Cynthia Hakizimana, une mort que les habitants de la Zone Kinama attribue aux jeunes du parti au pouvoir ‘’Imbonerakure’’ qui font des ‘’rondes nocturnes’’ la nuit avec des armes en mains. L’assassinat de cette jeune fille est resté sans suite.
 
Les policiers sont même arrivés sur le lieu du drame en présence des auteurs de son assassinat qui jouissent d’une impunité totale.
 
 
Au moins dix officiers assassinés depuis le début de la crise
 
 
Depuis le début de la crise il y a près d’une année, au moins dix officiers supérieurs de l’armée et de la police ont été assassinés. Parmi les victimes, il se compte aussi bien des officiers issus des anciennes Forces Armées Burundaises (ex-Fab) que des officiers issus des rangs de la rébellion du CNDD-FDD. C’est le cas d’un officier de la police tué en mai 2015 à Kamenge (ex-FAB); le Lieutenant-général Adolphe Nshimirimana (ex-rébellion), ancien homme fort des services de sécurité du Président Nkurunziza, assassiné le 2 août 2015 à Kamenge ; le Colonel à la retraite Jean Bikomagu, ancien Chef d’Etat-major des anciennes Forces Armées Burundaises (ex-FAB), tué devant son domicile le 15 août 2015.
 
Un autre officier, le sous-lieutenant Hermès Nduwingoma, sera assassiné entre le 11 et le 12 décembre 2015 alors qu’il se rendait à l’hôpital pour des soins après les attaques de camps militaires de Bujumbura. Son corps a été retrouvé parmi d’autres victimes civiles à Nyakabiga. Au cours de cette année 2016, le Lieutenant-Colonel Darius Ikurakure (ex-rébellion), ancien commandant du camp Génie de combat de Muzinda, a été abattu dans les enceintes même de l’Etat-major de l’armée le 22 mars, suivi quelques heures après par le Major Didier Muhimpundu (ex-FAB) assassiné à la sortie d’un bar de Bujumbura.   
 
Parmi les victimes se trouvent aussi le Capitaine Elie Mugabonuwundi assassiné dans la nuit du 7 au 8 avril 2016 à Kamenge, un radiologue à l’hôpital militaire de Kamenge ainsi que le Colonel Buzubona assassiné ce mercredi à Kinama.
 
Plusieurs autres officiers sont portés disparus depuis leurs arrestations par des membres des services de sécurité de l’Etat, principalement du service national des renseignements.  
 

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