Le militaire qui a disparu et qui ne répond plus à l’appel est Caporal-chef Placide Mpawenayo, matricule 56420 et c’est un ancien des FAB, les Forces Armées Burundaises. Ce militaire aurait répondu à un appel de son chef hiérarchique du nom de Premier sergent-major Ndayishimiye, un sous-officier logistique du Camp Muzinda et qui est affecté au bataillon Génie de combat.
Depuis l’appel reçu ce lundi, cet ancien ex-FAB a disparu de la circulation. Le Premier sergent-major Ndayishimiye a demandé à son interlocuteur de se rendre dans la zone Kamenge pour recevoir son argent avec toutes les indications possibles.
Certains militaires affirment qu’une chasse aux anciens ex-FAB a été engagée depuis quelques mois et qu’elle se poursuit à une vitesse inquiétante. La cohabitation promise entre les anciens rebelles et ceux issus de l’ancienne armée régulière n’est plus une réalité selon ce militaire contacté : « lorsque nous avions commencé notre intégration avec les anciens rebelles et les anciens ex-FAB, on nous a promis de bien cohabiter ensemble. Aujourd’hui il y a risque que nous retournions dans la guerre à cause de ces politiciens en guerre de positionnement. Cette guerre n’est pas la nôtre » dénonce-t-il.
Et pourtant, le chef d’Etat-major général des Forces de défense nationales, le Général-major Prime Niyongabo, a sillonné les 15 brigades des 5 régions militaires en expliquant aux ex-PMPA (Partis et Mouvements politiques armés) « de ne plus terroriser les anciens ex-FAB ».
Les militaires interrogés craignent qu’une guerre n’éclate à force de répression contre certains d’entre eux. De sources concordantes, plus de 4 militaires issus des ex-FAB sont jusque-là portés disparus après leur enlèvement par des policiers ou des agents du service national des renseignements. Les familles sont très inquiètes pour la sécurité des leurs et demandent que leurs lieux de détention soient connus, au cas où ils seraient encore vivants.
D’autres informations rapportent que le Major Joseph Nimpaye de la 30ème promotion aurait été arrêté par la police militaire sur la demande du Service National des Renseignements.
L’explosion de l’armée burundaise est donc un risque et beaucoup craignent un génocide au Burundi car ceux qui affirmaient que l’armée est soudée constatent aujourd’hui la cassure due à la chasse aux ex-FAB.