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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Affaire KIRA, guerre de légitimité ou parodie judiciaire ?

Affaire KIRA, guerre de légitimité ou parodie judiciaire ?

Installé pour pallier à certains problèmes de santé, l‘hôpital KIRA a vite suscité de l’intérêt chez certains dignitaires qui y voyaient uniquement un moyen de se faire facilement et rapidement de l’argent. Mais la vache laitière a fini par s’épuiser à cause des appétits gloutons qui ont vite mener cette infrastructure sanitaire à la faillite, avec l’aide d’une justice à la solde d’une poignée de gens.

Nul n’ignore que le Burundi fait face à un problème d’accès aux soins de santé de qualité, une situation qui est en grande partie due à un manque criant d’infrastructures sanitaires adéquates et de médecins qualifiés. En effet, comme préconisé par l’Organisation Mondiale de la Santé, OMS en sigle,  il faut au moins 1 médecins pour 10 000 habitants. Ce qui est loin d’être une réalité au Burundi vu qu’en 2004, le Burundi ne comptait que seulement 3 médecins pour 100 000 habitants, une situation qui n’a fait que se détériorer au fil des années vu qu’au moins 300 médecins spécialistes avaient migré en France en 2017, tandis qu’au Rwanda voisin, il y avait 100 médecins en 2015. Une situation qui non seulement fait perdre de l’argent au gouvernement qui forme des médecins  au bénéfice des pays étrangers, mais également la population burundaise en pâtit plus car elle se voit obligée d’aller se faire soigner en dehors du pays à des coûts exorbitants, et parfois par les mêmes médecins burundais. C’est cette situation chaotique qui a fait que des médecins burundais évoluant à l’étranger se mettent ensemble pour venir en aide à leurs compatriotes qui peinaient à accéder à l’un des droits fondamentaux qui est celui d’avoir accès aux soins de santé appropriés. Mais tous leurs efforts vont être voués à l’échec  après que certaines personnalités se sont accaparées de ce grand hôpital en croissance.

Genèse du conflit

Le premier bailleur à être convaincu et acquis au bien-fondé et à l’importance de ce projet fut un suisse du nom de François Wahl, à la tête d’un groupe dénommé NUMELEC, spécialisé dans la fourniture du matériel médical en Suisse et en Europe, groupe qui a son siège à Genève en Suisse. Après des études minutieuses et plusieurs tractations, la société SOCABU accepta de céder un de ces terrains afin qu’il abrite ledit hôpital. En contrepartie, cette société étatique exigea de faire partie des actionnaires au lieu d’être remboursée pour ce terrain. Ce qui fut accepté par le bailleur suisse surtout que de son côté, ses actions avaient été comptabilisées en grande partie compte tenu des donations de matériel médical qu’il avait faites. 

Selon les enquêtes menées par la RPA, une réunion préparatoire de l’Assemblée générale entre les initiateurs de ce projet et la SOCABU désireuse de participer au capital social de l’hôpital KIRA eut lieu en date du 21 Septembre 2010. En 2012, la première pierre de cet édifice qui deviendra l’hôpital KIRA sera posée, et les travaux ne prendront fin que 2 ans après, en 2014. Le 03 Mai 2015, l’hôpital KIRA fut inauguré officiellement en présence du Dr Pillot qui en était le président du Conseil d’Administration ainsi que de certains membres dudit conseil, à savoir Me Pecquery et un certain Aubrun, les 3 représentant les intérêts de l’initiateur du projet, en la personne de François Wahl. Etaient également présents à cette inauguration solennelle certaines hautes autorités du pays à l’instar de feu Pierre Nkurunziza en tant que président actuel ainsi que son successeur le président Evariste Ndayishimiye.

Notre source fait savoir que les débuts ne furent pas faciles surtout que, à peine deux mois après l’ouverture de cet hôpital, le pays a sombré dans une période sombre dû au 3ème mandat illégal et inconstitutionnel de feu le président Pierre Nkurunziza. Mais médecins et bailleurs n’ont pas baissé les bras mais ont plutôt travaillé d’arrache-pied jusqu’en 2017, année à laquelle ils ont cessé de dépendre de l’aide extérieur pour leur fonctionnement.  En effet, non seulement l’hôpital KIRA a gagné en notoriété à l’intérieur du pays vu que les dignitaires s’y faisaient soigner, mais même les étrangers dont les membres des corps diplomatiques et les habitants des pays voisins surtout les congolais y affluaient. Dans l’entre temps, certaines entreprises paraétatiques devenaient petit à petit actionnaires de cet hôpital, notamment la SOBUGEA, l’ONPR et la CAMEBU rejoignant la SOCABU, et s’en suivra enfin l’INSS qui voulait restreindre l’argent dépensé en soins de ses affiliés à l’étranger. Et plus l’hôpital gagnait en notoriété et engrangeait des bénéfices, plus les appétits des représentants du gouvernement grandissaient jusqu’à vouloir évincer les suisses et les médecins burundais qui sont les initiateurs du projet KIRA.

En effet, selon les informations que la RPA détient de certains experts qui ont travaillé sur ce projet, le chiffre d’affaire mensuel de l’hôpital avait légèrement dépassé le milliard de francs burundais. C’est ce gain qui conduira l’hôpital KIRA à sa perte car certains dignitaires et personnalités du pays ont vite voulu profiter de cette manne. Pour employer leur jargon, ils exigeaient leur part du gâteau, et ce mensuellement. La raison avancée était que le gouvernement faisait partie des actionnaires. Des exigences qui n’ont pas été acceptées, suscitant ainsi leur colère d’autant plus qu’ils se sentaient vexés et humiliés. C’est à ce moment que le vocable ‘’ colons ou colonisateurs’’ a commencé à être utilisé pour désigner les actionnaires blancs étrangers initiateurs du projet KIRA et détenant la majorité des actions.

Quelques jours après ce refus, le Docteur Thaddée Ndikumana, alors ministre de la santé publique, a effectué une visite soi-disant de routine. Mais en réalité, selon les témoignages de certains actionnaires privés vivant à l’étranger, cette visite n’avait rien de courtois car elle s’inscrivait dans la même ligne que les tentatives précédentes. Un de ces actionnaires privés a confirmé à la RPA que le ministre Thaddée Ndikumana a laissé entendre que, comme l’Etat a investi une grosse somme d’argent, il avait droit à un poste de responsabilité dans la gestion de cet hôpital. Une doléance qui n’obtiendra pas gain de cause vu que cela violait les codes et règlementations régissant des sociétés privées. Mais le ministre ne s’en arrêtera pas là pour autant. Les mêmes sources font savoir qu’il a de ce pas convoqué une réunion de tous les représentants des actionnaires paraétatiques et leur a exigé de lui soumettre, dans les meilleurs délais, une proposition d’un poste de responsabilité du quotidien dans la vie de KIRA à présenter au conseil d’administration pour validation immédiate. A cette époque, la SOCABU, un des actionnaires paraétatique ayant le plus d’action dans l’hôpital KIRA, était dirigée par Mme Trinitas Girukwishaka, laquelle sera évincée pour n’avoir pas pu faire aboutir ce complot. Elle sera alors remplacé par l’actuel président autoproclamé du conseil d’administration de l’hôpital KIRA, monsieur Charles Ndagijimana. Et c’est là que les choses ont commencé à s’empirer.

 

Le bien-être des burundais hypothéqué pour assouvir des intérêts sectaires

 

Une fois installée à la tête de la SOCABU, Charles Ndagijimana va s’employer à faire partir coûte que coûte les actionnaires privés majoritaires. Pour y arriver, il a commencé à contester la répartition des actions, et ce malgré les études et audits faites par différents experts. Il s’agit entre autres du rapport d'audit BIGE fait en 2018, le rapport du cabinet Gilbert and Partners,  l'audit sur les apports au capital en 2021 ainsi que le rapport du Cabinet MacSys commandité par Charles Ndagijimana qui ont tous confirmé la majorité de l'actionnariat privé au sein de Kira Hospital, c'est à dire 68% pour les privés et 32% pour les publics et parapublics.

 

Fait troublant: Monsieur Charles Ndagijimana, imposé comme Président du conseil d'administration après l'emprisonnement du Directeur Général de l'hôpital le Dr Christophe SAHABO a, jusqu'ici, caché un  rapport qui a coûté plus de 108 millions de francs burundais à l'hôpital KIRA. Un rapport qui confirme la version du Dr Sahabo. Pourtant, ce rapport du Cabinet MacSys avait été commandité par Charles Ndagijimana après l'emprisonnement du Dr Christophe Sahabo. Des sources fiables indiquent que même la comptabilité de KIRA HOSPITAL affiche les chiffres de 68% pour l'actionnariat privé et 32% pour les publics et parapublics. Mais cela ne l’a pas empêché de faire pression sur les actionnaires suisses et les privés afin de les convaincre de se retirer de leur propre chef, ce qu’ils n’ont pas du tout accepté malgré la visite effectuée par 3 émissaires de Gitega, à savoir Charles Ndagijimana lui-même, Alfred-Innocent Museremu à l’époque patron du service national des renseignements intérieur ainsi que de l’ancien ambassadeur du Burundi auprès des Nations Unies à Genève. Ils reviendront sur Bujumbura comme ils en étaient partis et vont même refusé de payer les honoraires de 600 dollars qu’ils devaient à l’avocate Dominique Liardet du cabinet CDL Consultants SA pour les avoir conseillé. Frustrés, Charles Ndagijimana et Alfred-Innocent Museremu vont effectuer un tour de force en évinçant, sans le consentement du Conseil d’Administration, l’actuel président dudit conseil en la personne du Dr David Pillot. A partir de cet instant, l’hôpital KIRA est allé de mal en pi car ces autorités autoproclamées, facilitées par nouveau directeur général fraichement désigné, le Dr Sylvain-Pierre Nzeyimana, ont commencé à se servir dans les caisses à leur guise. Ces dernières ne vont même pas rechigné à détourner près d’un millions de dollars américains que l’Allemagne avait fait don à l’hôpital KIRA dans le cadre de la lutte contre la Covid-19. Des faits avérés et  confirmés par une des sources de la RPA au sein du ministère allemand de la coopération, laquelle source révèle que deux expertes qui avaient été dépêchées pour s’enquérir de la situation sont rentrées sans avoir pu voir les pièces justificatives prouvant ce à quoi ce montant avait été employé. Comme conséquence, l’Allemagne a décidé de bloquer le reste du montant qui n’avait pas encore été décaissé. Pendant ce temps, le directeur général légitime de l’hôpital KIRA, le Dr Christophe SAHABO, croupissait en prison soi-disant pour une affaire de détournement de fonds et falsification.

 

L’Etat burundais tente le tout pour le tout pour avoir une main mise sur l’hôpital KIRA

 

Le vendredi 1er Avril 2022, le patron des renseignements intérieurs a débarqué à l’hôpital KIRA et s’est directement dirigé dans le bureau du docteur Christophe Sahabo. Là, il l’a trouvé en compagnie du président du conseil d’administration, le docteur David Pillot et lui a fait savoir qu’il voulait s’entretenir avec lui à propos des tensions qu’il y avait à son hôpital, et que l’entretien n’allait pas durer longtemps. C’était vers 19 h. A ce moment, le docteur Christophe Sahabo  a d’abord voulu signaler ses collaborateurs qu’il sortait, mais en cours de route, selon un des actionnaires burundais vivant à l’étranger qui s’est confié à la RPA, il a croisé un homme qui lui était inconnu, lequel l’a mis en garde de sa probable arrestation et lui a proposé de l’aider à s’enfuir. Une invitation qu’il a rejeté surtout que, non seulement il ne s’accusait de rien, mais aussi le patron de la documentation intérieure était déjà dans son bureau, sans parler d’une armada de policiers qui encerclaient l’hôpital KIRA.  Il s’est par après rendu au bureau de la documentation, escorté par des policiers et dans sa propre voiture, voiture à bord de laquelle se trouvaient également Alfred-Innocent Museremu et le docteur David Pillot qui avait tenu à accompagner son collègue. Une fois dans les enceintes du service national des renseignements, les choses ont changé et il a été signifié au Dr Christophe Sahabo et David Pillot qu’ils étaient en état d’arrestation. Mais quelques heures après,  le docteur David Pillot sera relâché mais se verra confisquer son passeport. Mais les menaces n’ont pas cessé pour autant car il sera à maintes reprises convoqué aux heures avancées de la nuit dans l’un des bureaux de la documentation où l’on tentait de lui faire signer un document attestant qu’il n’a jamais détenu des actions dans l’hôpital KIRA. Après avoir constaté qu’il refusait d’obtempérer, il lui sera alors exigé de présenter sa démission, chose qu’il a faite sous contrainte pour sauver sa peau. Une fois son passeport lui remis, il va s’envoler vers la Suisse, son pays d’origine et révèlera avoir signé des papiers sous la contrainte.

De son côté, révèle une de nos sources au sein de la documentation, le docteur Christophe Sahabo subissait la même pression et essayait de résister comme il pouvait. Après près de deux mois de tractations et magouilles, le docteur Christophe Sahabo sera transféré à la prison centrale de Mpimba. Dès le retour des émissaires de Gitega, le président du conseil d’administration autoproclamé, Charles Ndagijimana, et ses complices vont se jeter à l’eau et commencer à se servir dans les caisses. Pour le moment, un des actionnaires burundais vivant à l’étranger fait savoir qu’ils attendent impatiemment le rapport justifiant l’utilisation de tout le montant détourné, surtout que, selon la même source, l’hôpital KIRA a depuis le début de cette année 2023, un trou de plus d’un milliard et demi de nos francs non justifié.

 

Abus de pouvoir et déni de justice

Le docteur Christophe Sahabo totalise aujourd’hui un peu plus de 14 mois d’incarcération et de détention illégale et arbitraire. A part qu’il n’a jamais comparu, même la procédure judiciaire a été de fond en comble émaillée par une violation flagrante des lois tant nationales qu’internationales.

Non seulement il a été arrêté à son bureau vers 19 h par des officiers et agents du service national des renseignements sans avoir eu au préalable un mandat ou une convocation pour lui signifier les chefs d’accusation qui lui sont reprochés, ce qui transgresse les articles 14 et 230 du code de procédure pénale, mais ces agents de l’Etat l’ont arrêté sans mandat et, en tant qu’accusé, il n’a même pas été informé de son droit de garder le silence en l’absence d’un avocat de son choix ou de celui lui commis d’office,  et ont plutôt passé à son interrogatoire. Ce qui constitue une violation flagrante des articles 10 alinéas 5 et 138 du code de procédure pénale.

Un autre point qui suscite des inquiétudes dans ce dossier, c’est qu’il n’y a jamais eu d’instruction à décharge comme l’exige le principe de toute enquête et instruction, plus précisément  dans l’article 110 alinéas 2 du code de procédure pénale. L’autre irrégularité relevée dans cette affaire concerne même l’emprisonnement de cet ancien directeur général de l’hôpital KIRA. En effet, non seulement l’article du 154 du code de procédure pénale stipulant que l’on ne peut pas incarcérer quelqu’un pour des chefs d’accusations obscurs et imprécis vu que la liberté est une règle et la détention une exception, mais ce dernier n’a préalablement pas été précédé par aucune enquête  indépendante ou investigation judiciaire reflétant un caractère contradictoire en droit pénal, ce qui prouve également une transgression du principe de la présomption d’innocence ainsi que celui de la tenue d’un procès équitable. Un principe prévu même par l’article 40 de la constitution burundaise  ainsi que par les articles 14 du Pacte International relatif aux Droits civils et politiques et 11 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ratifiés et entérinés par le Burundi.

Plus grave encore, le docteur Christophe Sahabo a passé plus de 48 jours dans les cachots du service national des renseignements en phase de garde à vue au lieu des 7 jours prévus par l’article 34 du Code de Procédure  pénale. Même son avocate, Maître Sandra Ndayizeye en a payé les frais car elle a été emprisonnée en violation du règlement d’ordre intérieur de l’ordre des avocats ainsi que l’article 35 de la loi sur l’ordre des avocats, laquelle loi stipule que l’avocat jouit d’une immunité dans l’exercice de sa profession, que ce soit au sein du tribunal ou en dehors. Tout ça pour intimider ses avocats priver le docteur Christophe Sahabo de son droit à la défense. Mais cela n’a pas découragé cette avocate qui s’est battu bec et ongle pour décharger son client qui n’avait en réalité commis aucune infraction.

En effet, comme elle a essayé de le démontrer dans sa lettre envoyée le 1er Juin 2022 au procureur près le Tribunal de Grande Instance de Muha, Me Sandra Ndayizeye a démontré que les accusations portées contre son client, à savoir l’infraction de faux et usage de faux, atteinte au bon fonctionnement de l’économie nationale, infractions en rapport avec la constitution des sociétés, infractions en rapport avec le fonctionnement des sociétés ainsi que l’abus de biens sociaux, n’étaient pas fondées.

Pour la première accusation concernant le faux et usage de faux puni par l’article 360 du code pénal, Me Sandra Ndayizeye  a tenu à préciser que premièrement l’Etat du Burundi n’a pas les prérogatives de rejeter un document privé, dans ce cas d’espèce une procuration,  qui n’est rejeté ni par le signataire ni par celui qui le reçoit.  Quant au fait que son client a transmis des coordonnées de la société SOGEMAD qui a fourni les équipements à KIRA ainsi que le brouillon de la facture pro-forma y relative, Me Sandra Ndayizeye a fait savoir qu’on ne peut en aucun dire qu’il y a eu faux et usage de faux sur un document sans cachet ni signature.

Pour la deuxième infraction concernant l’atteinte au bon fonctionnement de l’économie nationale punis par les articles 433 et 434 du code pénal, l’avocate a tenu à préciser que toutes les décisions sont prises en collégialité. Et pour ce qui est d’un compte en devises ouvert  à l’étranger par la direction de l’hôpital KIRA, Me Sandra Ndayizeye a fait savoir que l’hôpital a voulu se conformer aux exigences des bailleurs qui voulait faire un suivi scrupuleux de l’utilisation du financement avant d’envoyer d’autres tranches. L’autre point que cette avocate a tenu à préciser est le fait que ce compte en devises a pu aider un chef de service dans le besoin, lequel a versé l’équivalent sur un compte en BIF de KIRA à Bujumbura. Ce qui constitue un des avantages de service.

Pour la 3ème infraction en rapport avec la constitution des sociétés réprimées par les articles 474 et 475 du code pénal, Me Sandra Ndayizeye a rappelé que tous les rapports et Procès-verbaux ont pourtant été signés par tous les actionnaires, y compris ceux représentant le gouvernement qui les contestent aujourd’hui. Que donc cela n’avait pas raison d’être.

La 4ème accusation concerne les infractions en rapport avec le fonctionnement des sociétés punies par l’article 476 alinéas 1 du code pénal. Ici, l’avocate du docteur Christophe Sahabo s’est d’abord dit étonné de voir que le ministère public affirme qu’aucun bilan n’a jamais été fait pour chaque exercice de l’année correspondante. Pour toute preuve, Me Sandra Ndayizeye lui a envoyé en annexe de sa lettre tous les rapports du commissaire aux apports, les procès-verbaux des réunions en assemblée nationale et en conseil d’administration, le rapport d’Audit et Valorisation, tout en lui rappelant la responsabilité de la DAF qui établit les bilans et autres pièces comptables pour chaque année.

Quant à la dernière infraction concernant l’abus des biens sociaux punissable par l’article 481 du code pénal, l’avocate du docteur Christophe a encore une fois rappelé que toute décision est prise en collégialité et qu’il n’y a jamais eu lieu de jérémiade de qui que ce soit ni plainte judiciaire. Et de rappeler que dans ce cas, l’infraction d’abus des biens sociaux ne peut aucunement être imputée à une seule personne, d’autant plus qu’aucune enquête indépendante préalable n’a été établie avec respect des droits de la défense, sans parler du fait qu’aucun autre actionnaire ou employé n’a jamais fait l’objet d’une enquête sur quoi que ce soit. Ce qui prouve que son client est victime d’une injustice.

Pour votre information, la veille de la transmission de cette missive au procureur Près le Tribunal de Grande Instance de Muha, le docteur Sylvain Pierre Nzeyimana qui assure l’intérimat en tant que directeur de l’hôpital KIRA, avait certifié à Me Sandra Ndayizeye que la direction de KIRA n’a jamais été notifiée du déroulement de l’instruction judiciaire ni des infractions à charge du docteur Christophe SAHABO, et qu’elle ne pouvait par conséquent ni porter plainte ni se constituer partie civile dans ce dossier. Pourtant, près d’un an après, le président autoproclamé du conseil d’administration de l’hôpital a, en date  du 27 Mars 2023 et contre toute attente, fait savoir qu’ils réclamaient des dommages et collatéraux, ce qui a surpris plus d’un surtout qu’il n’y a pas si longtemps, ils disaient n’avoir jamais porté plainte contre le docteur Christophe Sahabo.

Une source à la Présidence de la République estime que cette affaire revêt beaucoup plus un caractère politico-ethnique que financier. D'autant plus que, ajoute notre source, des cabinets qui, aujourd'hui,  travaillent même pour le gouvernement, ont déjà confirmé la version des actionnaires privés.

Et de conclure que l'emprisonnement du Dr Christophe Sahabo constitue un abus de pouvoir et un déni de justice.

La société BRICO pointée du doigt dans la violation du contrat dans un marché des centaines de millions

La société BRICO pointée du doigt dans la violation du contrat dans un marché des centaines de millions

Les propriétaires de véhicules  qui ont été loués par  la société BRICO demandent à cette
société d’honorer ses engagements. Sur 9 mois de location, la société leur a seulement payé
6 mois. Paiements sur lesquels BRICO a prélevé une taxe alors que ça n'apparaît nulle
part dans le contrat.


En date du 15 Avril 2022, la société BRICO, Business Rising Company a décroché un
marché de location de véhicules au ministère de  la santé publique et de la lutte contre le
SIDA, d’un montant excédant légèrement 730 000 000fbu. Ce marché consistait à fournir au
ministère de la santé 51 véhicules à utiliser dans une campagne de vérification de patients
ayant été hospitalisés ou soignés au niveau des centres de santé de toutes les provinces du
pays.  
Ne disposant pas de ces véhicules, la société BRICO les a loués pour une période de 9mois. 
Le contrat stipule qu’un véhicule est loué à raison de 60 000fbu par jour, la société BRICO
elle, dans son contrat avec le ministère de la santé devrait fournir un véhicule pour 80 000fbu
par jour.
Les propriétaires de ces véhicules sont payés dans les 10 jours qui suivent le dépôt de la
facture, stipule le contrat dont la rédaction de la RPA possède une copie. ‘’Le délai du contrat
est arrivé à terme mais la société BRICO n’a toujours pas payé la totalité’’, déplore un des
propriétaires de véhicules qui s’est entretenu avec la rédaction de la RPA. BRICO leur a payé
6mois seulement  alors  que le ministère de la santé a déjà donné le montant total.
Les propriétaires de ces  véhicules indiquent également que pour les 6mois  payés, ils n’ont
touché que 51 000fbu par jour car BRICO  a prélevé 15% de taxe,  ce qu’ils dénoncent car
violant les termes du contrat.
Ces propriétaires de véhicules réclament un montant global excédant légèrement 55 millions
de fbu et un montant de 183 600 000 des trois mois que la société BRICO n’a pas encore
payé.


Le Directeur Général de la société BRICO refuse le règlement du litige à l’amiable


Les propriétaires des véhicules loués par la société BRICO ont confié à la RPA qu’ils ont
tenté une résolution à l’amiable comme prévu dans le contrat. Ce que Jean Albert
Havyarimana, directeur général de la société BRICO, Business Rising Company, a refusé.
D’où ces propriétaires de véhicules demandent au ministère de la santé publique et de la lutte
contre le SIDA ainsi qu’au ministère des finances d’aider pour qu’ils puissent être
remboursés.
La rédaction de la RPA n’a pas pu joindre Jean Albert Havyarimana, directeur général de la
société BRICO.

Les employés de Global Smart Technologies réclament leurs salaires de 5 mois

Les employés de Global Smart Technologies réclament leurs salaires de 5 mois

Les employés de la société Global Smart Technologies, partenaire de l’Office du transport en commun OTRACO en sigle, demandent au président de la République de les rétablir dans leurs droits. Ces employés viennent de passer 5 mois sans percevoir leurs salaires et travaillent depuis 2 ans sans contrat. Leur cas est connu au sein du ministère du commerce mais ils n’ont jamais eu de réponse.

 

Ce sont plus de 50 employés de la société Global Smart Technologies qui travaillent pour l’Office du transport en commun. Ils indiquent que depuis deux ans ils ne perçoivent pas régulièrement leurs salaires. 

« C’est depuis juin 2021 quand le directeur général de l’OTRACO, Albert Maniratunga, a été limogé de ces fonctions par le Président Evariste Ndayishimiye. Il a ordonné aussi que nos comptes bancaires soient bloqués et les contrats revus. Et ça fait déjà deux ans que nous ne bénéficions pas d’assurance maladie. Durant toute cette période, nous percevons nos salaires très difficilement. Pour avoir nos salaires, nous devons faire pression», raconte notre source qui déplore ne plus être à mesure de prendre en charge leurs familles puisque ça fait maintenant 5 mois qu’ils ne perçoivent pas de salaires.

Même si vendredi dernier certains employés de la société Global Smart Technologies s’étaient  rendus  au bureau du ministre du commerce  réclamer la réponse aux lettres qu’ils lui avaient adressées, ceci a plutôt aggravé leur situation. Ce lundi et mardi matin, ces employés se sont vu refuser l’accès au siège de l’OTRACO où ils travaillent, sous l’ordre des responsables de l’OTRACO. La seule faute dont ils ont été reprochés par leur employeur, c’est d’avoir eu le courage d’aller réclamer la réponse auprès du ministre, selon toujours notre source.

Ce problème est également partagé par les autres employés de Global Smart Technologies affectés dans les agences de l’OTRACO des provinces Gitega, Ngozi et Bururi. Pourtant, ce personnel affirme  que leurs salaires ne manquent pas vu ce qu’ils font entrer chaque jour.

Ce personnel de Global Smart Technologies demande donc intervention du Président de la République pour leur rendre justice puisque les autres autorités n’ont rien fait pour résoudre leur problème.

Malgré l’intervention du ministre de l’intérieur, les droits des agents des sociétés privées de gardiennage restent toujours bafoués.

Malgré l’intervention du ministre de l’intérieur, les droits des agents des sociétés privées de gardiennage restent toujours bafoués.

Des lacunes sont signalées dans la mise en application des recommandations données par le
ministre de l’intérieur aux responsables des sociétés de gardiennage, lesquelles
recommandations les obligeaient à trouver solution aux différentes réclamations de leurs
employés, et ce endéans un mois, ce qui n’est toujours pas respecté.

‘’ Je vous donne trois mois pour trouver une solution aux irrégularités concernant les salaires.
Mais, je spécifie que pour ce qui est des contrats de travail, vous devriez tout avoir mis en ordre
dans un mois’’, recommandait le ministre de l’intérieur Martin Niteretse aux responsables et
représentants des sociétés de gardiennage. C’était en date du 4 avril de cette année.
Sans mâcher ses mots, le ministre Niteretse avait également mis en garde quiconque passera
outre ces injonctions : ‘’Prenez-le au sérieux, moi je ne blague pas!!! Les sociétés qui ne
respecteront pas ces recommandations, qu’elles ne se présentent même pas à notre prochaine
rencontre. Sachez qu’elles seront systématiquement suspendues.’’ Avait menacé le ministre
pour pousser ces sociétés à résoudre moult revendications de leurs employés.
Pourtant, le délai d’un mois qu’il a accordé est déjà écoulé. A un mois et plus de deux semaines
des déclarations du ministre Niteretse, des irrégularités en rapport avec les contrats du travail se
remarquent toujours dans certaines sociétés. ‘’Des contrats donnés ne respectent pas le code du
travail où les droits des employés’’, ont confié certains employés à la RPA.
Autre lacune soulevée par certains agents, ce sont les magouilles opérées par certains employeurs
qui diminuent les années de prestation des agents. ‘’Des agents sont obligés de signer des
contrats par force. Imaginez quelqu’un qui a démarré son travail en 2007 mais qui est obligé de
signer un contrat qui dit qu’il a commencé en 2020.’’ Se désole un des agents de gardiennage.

Espoir perdu ?

Actuellement, certains de ces agents ne cachent pas leur désespoir quant au respect des
recommandations du ministre de l’intérieur. ‘’Si le ministre vérifie l’application de ses
recommandations auprès de ces employeurs, ils vont lui montrer des contrats signés alors que
les agents affectés au terrain ne les ont jamais vus, mise à part le fait de les signer’’, Se plaint un
des agents.

Comme sollicitation, nos sources ne souhaitent que la descente sur terrain du ministre pour faire
la vérification auprès des agents. ‘’Nous demandons au ministre, comme il a pris en main cette
question, qu’il se rende dans ces sociétés et demandent les contrats signés, puis qu’il vérifie
auprès des agents sur terrain pour voir si ce sont réellement eux qui les ont signés.’’
Outre la réclamation liée aux contrats de travail, ces agents des sociétés de gardiennage avaient
également des revendications en rapport avec leurs salaires, les soins de santé, les congés et
avantages de service leur reconnus, l’affiliation et les cotisations à l’INSS, les matériels et
uniformes de travail sans oublier le respect du droit de revendication.
Nous avons tenté de joindre par téléphone le ministre de l’intérieur Martin Niteretse pour
recueillir sa réaction. Après avoir décroché, il nous a dit qu’il était occupé, car étant en réunion.
Vous saurez que ces sociétés privées de gardiennage qui prestent au Burundi sont au nombre de
38.

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